vendredi 11 août 2017
Vanité
Mucha
Si j'avais à décrire ce qu'est la beauté..
Ce seraient les marrons dont s'est empli les poches
Un môme en tablier chaussé de ses galoches,
Dont cet orbe poli est la principauté.
L'arrondi reverdi d'une modeste chaîne
Formée par quelques glands tenus comme un trésor,
Bijoux thésaurisés plus précieux que les ors
Des têtes couronnées exercées sous les chênes.
La fleur décapitée, noble coquelicot,
Effeuillée dans le vase, pauvre ide indocile,
L'oiseau libre amputé aux départs difficiles,
L'écrit enluminé mort sous le massicot.
Tout ce qui vibre et bruisse sans la main de l'homme
Injuste et tapageur ; l'image dans la boue,
Ce que l'on crucifie et s'élève debout:
L'étincelle de vie, le doigt de Dieu en somme.
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Superbement poétique. Bravo, chère amie.
RépondreSupprimerMerci cher Mokhtar, je pense que ma poésie fossilisée est celle qui reprend vie sous ta plume, je t'embrasse.
SupprimerSuperbe ode à la simplicité et aux petites choses de la vie qui en font beauté !
RépondreSupprimerTu es là? je te croyais en longues vacances!Merci d'être là et pas trop las, je l'espère.
RépondreSupprimerToujours pour toi !
SupprimerMais encore en vacances et encore un peu là... et las, hélas !
Votre beau poème qui s'accorde si bien à l'été évoque les joies simples de l'enfance, quand on était heureux d'avoir des marrons plein les poches, de chercher des fossiles au milieu des cailloux, ou encore d'observer la vie des insectes dans l'herbe... À l'âge adulte, trouver le bonheur dans ces "petites choses de la vie qui en font la beauté" (copyright Marginal ;) ) est moins simple, cela exige presque de la concentration.
RépondreSupprimerLe premier vers de votre dernière strophe me fait penser à celui-ci de William Blake (que je déchiffre à grand-peine, car le lire demande d'être érudit) : "For every thing that lives is Holy." ("Tout ce qui vit est Saint !"). C'est dans le Chœur du Mariage du Ciel et de l'Enfer.
Merci pour la référence à Blake que je vénère, autant peintre, que poète ou voyant!Je suis heureuse de voir que certains jeunes ont eu une enfance contemplative comme la mienne et ravie de vous voir de retour, à très bientôt sur votre blog!
SupprimerCe petit fils de Kabyle, doit bien avoir un lien avec ma généalogie arbre-aborigène. Ses mots sont d'une douceur de coquelicot, comme les tiens d'abord,quand ils germent dans ton si bon coeur de poétesse. Il faut bien qu'un jour, ton regard croise le mien, à Paris ou ailleurs.Bisous doux coeur
RépondreSupprimerEn tout cas la filiation poétique est indéniable!Alors si tu viens à Paris il est évident que l'on se verra, j'espère sincèrement cette rencontre avec la certitude de te reconnaître!
SupprimerLes visages, peut être pas, mais les cœurs, eux se reconnaîtront !
SupprimerUn poème et une illustration très fin dix-neuvième, un peu décadents. « Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées, /Où gît tout un fouillis de modes surannées. » Une époque fascinante, capiteuse, comme votre texte. Ca donne envie d’aller au musée d’Orsay et d’écouter du Mahler. Mais tous ces artistes n’ont pas fait de vieux os : la beauté est vénéneuse, la beauté tue, et ne faut-il pas préférer les embruns revigorants de la mer aux flacons exhalant d’« âcres parfums » ?
RépondreSupprimerCher Laconique j'adore ce commentaire tellement juste!J'ai justement revu récemment "mort à Venise"avec la musique que vous évoquez et aux décors si surchargés de fleurs trop mures que l'on croirait presque humer "d'âcres parfums" en effet.Il est aussi vrai que je n'ai pas vu la mer cet été, je me suis peut-être un peu trop enterrée!Ne vous inquiétez pas, je vais faire des vieux os, ils le sont déjà!Je vous embrasse pour ce réveil qui claque comme le coup de fouet d'un coup de vent maritime.
SupprimerBonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerJ'ai eu si peur qu'ici tout disparaisse : Un poème d'une implacable beauté...Magistral...
Poétiquement,
Maxence
Poétiquement
Cher Maxence, j'ai toujours la même peur de ne plus pouvoir lire et relire tes récits de nulle part, même si je garde précieusement le livre édité, j'aime les voir vivants et illustrés, et je garde l'espoir de tes nouvelles publications, merci d'être là mon ami poète.
SupprimerIsabelle.