mercredi 31 juillet 2013

Fornication Under the Control of the King

Géricault comme les murs

 Enfin, je vous le dis, tout se meut pourriture,
Les perles en pourceaux, les puceaux en pervers,
 Tout brûle et défraîchit, les bosquets , les prés verts,
 Et tous ces mots d' amour pesants de fioritures.

 Ceux en qui l' on croyait ne sont que chair exsangue,
 Encore un peu de temps, ils se sont affadis,
 Nul reflet ne sublime un passé enlaidi,
 Qui pourrait raviver leur goût à coup de langue.

 La chair est corrompue mère des esclavages,
 Nul espoir n' est permis hors du désincarné,
 Le corps cible facile aux yeux vite cernés,
 Tôt subit des années le terrible ravage.

 Quant au ciel entrevu, noyé dans les brouillards,
 Il est le doigt pointé sur tant de défaillances,
 Nos fêlures striant l' émail de nos faïences,
La passion est l' aumône accordée aux trouillards.

 Rions un peu avec l' autosuffisance et le degré de

spiritualité masculins:

lundi 22 juillet 2013

L' eau bout à cent degrés et moi bien avant.

Bouguereau: Oreste fuyant les érynies.

 C' est la moite saison de l' humus putréfié
 Prompt à restituer l' arôme des cadavres,
 La terre desséchée n' est plus l' humide havre
 De la flore livide aux feuilles raréfiées.

 La vie microscopique grouille en toute chair
 Dont prématurément la viande se faisande,
 Les vers blancs triomphants dansent la sarabande
 Tel un bal de damnés qui par orgueil péchèrent.

 Quant à mes congénères des congés payés,
Plus bruyants et plus nus qu' une sorcière en transe,
 Exhalant une sueur nauséabonde et rance,
 Ils rient d' aise au soleil, sans raison, égayés.

 Tous mes sens agressés me supplient en silence
 D'apaiser leurs tourments dans l' asile isolé
 D'un sommet rafraîchi ou d' un froid mausolée
 Loin des veillées où grille l' os des pestilences.

 Les nobles animaux à la langue pendante
 Sous quelque frondaison gisent tous, affalés,
 Buvant quelque rasade d' air vite avalée
Au sein d' une fournaise de bouffées ardentes.

 Et pour bouquet final, cruelle ignominie,
 Le monstrueux assaut de bruissantes cohortes,
 Lubriques mouches, mites ou rampants cloportes,
 Miroirs de mes enfers comme des érynies...

mardi 2 juillet 2013

Je vous salis ma rue

Henrik Stefan: le bon samaritain

http://froufroudanslesfeuilles.blogspot.fr/2013/06/foot-contre-sang-bienvenue-au-bresil.html

Arpenter les trottoirs comme fleur de pavé,
 Pour déceler le lys en tant de monde en marche,
 Quelque élu du salut , un rescapé de l' arche,
 Un regard préservé des ondes dépravées.

 Visage, Saint Suaire aux lueurs pétillantes,
 Qu' ont fait ces gougnafiers de ta vraie dignité,
 Ta flamme s' est éteinte en toute impunité,
 Parmi les détritus , les mégots et les fientes.

 Les gagnants de la course aux serres de rapace,
 Les championnes de solde aux frivoles paquets,
 Les usuriers vainqueurs de clients arnaqués,
 Usagers prélassés d' au delà qui trépassent

. Je te salue ma rue,ailleurs on te nettoie,
Des clochards dont l' image transgresse une coupe,
 Ici au moins on offre encore un bol de soupe,
Reste terre d' asile , accueille les chez toi.

 Le jour où les perdants de tous ces jeux iniques
 Devant les apparences devront s' incliner,
 Bravant mes origines et ma destinée,
 Que j' explose aux éclats d' un fou rire cynique.