lundi 29 octobre 2012

carpe noctem

Dali: les ombres de la nuit


Loin des ululements des foules dissidentes,
Aux faux désirs futiles mais vociférés,
 Tel un fretin fragile affairé puis ferré
 A l' hameçon du soir quand le ciel s' accidente,

 Loin des couleurs criardes des rues abîmées,
Des villes enlaidies que la ténèbre ronge,
 Quand la nuit noie le monde menteur en ses songes,
 Noircissant les vitrines d' encre inanimée,

 Les rares promeneurs creusés de lassitude,
 Ou riant sottement de se croire joyeux,
 Offrent au désespoir un terrain giboyeux,
 Lucides sur les affres de leur solitude,

 Malheur à qui se bat dans une ombre erronée,
 Malheur à qui se prive de diurnes lumières,
 Pauvres précipités plongeant tête première
Au paradis déchu des princes détrônés,

 Peuple superstitieux enterré dans les caves,
 Dansant pour oublier les secrets de ses dieux,
 De parade nuptiale en rituels odieux,
 Cachant son anxiété par un sourire hâve,

 L' aube attendra tapie, suicidaire stylet,
 Tendant le traquenard de son poignard de glace,
 Du crépuscule éteint l' aurore prend la place
Afin de révéler à l' homme qui il est.


 .