mercredi 3 novembre 2021

Paraphrase du psaume V


 

 Pietro Cavallini , le jugement dernier

 

 Veuille araser,Seigneur, devant toi, mon chemin,

Seigneur, prête l'oreille, ô entends mes soupirs,

Sois attentif mon Dieu, mon roi , mon âme expire,

Je te prie, ô Seigneur, du soir au lendemain,


Je me présente à toi très tôt devant ta face,

Car tu n'es pas un Dieu qui se complaise au mal,

Devant toi, insensé, pavoise l'immoral,

Le méchant cherche en vain une quelconque place.


Tu hais les malfaisants, tu détruis ceux qui mentent,

Les sanguins , les fraudeurs, Seigneur, tu les abhorres,

Cependant tout craintif, quand j'entre et je t'implore,

En ton palais sacré, aplanissant tes sentes,


Sois mon guide, sois juste, car mes ennemis,

N'ont au coeur que malice et leur bouche est de fiel,

Sépulcre est leur gosier mais leur langue est de miel,

Qu'aucun de leur péché ne soit jamais remis.


Qu'ils soient pris, intrigants dans  leurs infâmes trappes,

Chasse les, ces couards qui follement te bravent,

Qu'ils se réjouissent ceux qui t'aiment sans entraves,

Qu'ils soient mis à l'abri de ta puissante cape.

 

Et que par Toi triomphe qui aime ton Nom,

Le juste en ta faveur, fort de ton bouclier,

Puisse en l'éternité t'être à jamais lié,

Afin que l'illumine à jamais ton Renom.

 


mercredi 6 octobre 2021

Paraphrase versifiée du psaume 6 de David


 

 

 Emile Signol  Prédication de la deuxième croisade à Vezelay

 

  Seigneur, ne châtie pas mon être en ta colère,

Ô ne me reprends pas de toute ta fureur,

Pitié, pitié pour moi qui traîne ma langueur,

Guéris mes os séchés, mes mourantes viscères.


Mon âme est dans le trouble, et toi jusques à quand?

Reviens Seigneur, reviens, que ta bonté me sauve,

D'eaux saumâtres croupies en de noires alcôves

Délivre mon esprit des assauts trop fréquents.


Au Shéol aucun homme ne te rendra gloire!

Je m'étiole à gémir, chaque nuit les sanglots

Arrosent ma couche, l'inondent de leurs flots;

Dans la mort aucun homme ne t'a en mémoire.


Le chagrin ronge mes yeux aux vaisseaux brisés;

L'ennemi m'a usé, ma peau se parchemine,

Mes trésors sont pillés, minés par la vermine,

Mes cheveux ont blanchi, ma vie est épuisée.


Ô Seigneur entendez la voix de ma prière!

Eloignez-vous , voleurs, partez vils malfaiteurs

Car le Seigneur entend mes pleurs réparateurs,

Il exauce mes voeux; disparaissez! Arrière!


Ils devront reculer, confus, bouleversés,

Les nombreux ennemis, l'armée des adversaires,

Quand Dieu transpercera le chef des mercenaires

De sa lame trempée dans mes larmes versées.

lundi 9 août 2021

Paraphrase du Cantique des cantiques

Epitre de sainte Marie-Madeleine (22 juillet)

Retraite spirituelle à Notre-Dame du Pointet à Broût-Vernet


Abelard et Heloïse surpris par Fulbert, Jean Vignaud


Oui, je me lèverai, et j'irai par la ville,

A travers rues et places , je le chercherai

Celui que mon coeur aime, je le chercherai,

A travers chaque rue; j'ai cherché par la ville


Celui que mon coeur aime et ne l'ai point trouvé.

J'ai rencontré les gardes qui faisaient leur ronde,

Dont l'armure est puissante et dont le regard sonde.

"Au cours de votre ronde avez vous retrouvé


Celui que mon coeur aime?" Or aussitôt passés,

Alors je recouvrai celui que mon coeur aime;

Je l'ai saisi, baigné de larmes, oint d'un chrême,

Ne le lâcherai pas, dussé-je trépasser.


Point ne le lâcherai, celui que mon coeur aime,

Que je ne l'aie conduit au seuil de la maison

Où j'ai connu le jour et l'âge de raison,

Que je ne l'aie conduit, celui que mon coeur aime,


A la chambre de celle par qui je suis née.

"Par la biche des champs et l'agile gazelle,

Ô je vous en conjure, nobles demoiselles,

Ô filles aux yeux noirs et au teint basané,


Prenez garde de réveiller celle que j'aime,

Filles de Sion , n'éveillez pas ma bien-aimée;

Laissez ma belle amie dans son somme abîmée,

Vêtue de lys et d'or et couronnée de gemmes.


Sauf si elle le veut, ne la réveillez pas."

Fort autant que la mort l'amour est invariable,

Ardent comme au Shéol son feu est insatiable.

Place moi comme un sceau sur ton coeur, sur ton bras,


Marque moi comme au fer de traits incandescents,

Tes traits sont enflammés d'une flamme divine,

Qui croirait l'acheter n'obtiendrait que la ruine,

Aucune eau ne l'éteint ni les flots incessants.





jeudi 22 juillet 2021

Psaume de David quatre (paraphrase)

 


Louis Janmot: le poème de l'âme


Quand je crie, réponds moi, Dieu qui me fais justice,

Du fond de ma détresse tu m'as exilé;

Aie pitié, entends moi, je suis annihilé,

Nobles gens, votre coeur fera le sacrifice 


De l'essence et du vrai, pourquoi donc ce néant?

Pourquoi de tels mensonges ? Mon Dieu m'a choisi,

Car je suis le fidèle d'un Coeur cramoisi

Qui entend de mon âme un hurlement béant,


Tremblez, ne pêchez pas, méditez sur vos lits,

Restez silencieux, confiez vous à Dieu,

Qui nous enseignera ce qu'il y a de mieux?

Offrez des oblations, évitez les délits.


Fais lever, je t'en prie, la clarté de ta face,

O Seigneur, tu as mis en mon coeur plus de joie,

Que le pain qui se mange et le vin que l'on boit,

Quand je m'endors en paix, inondé de ta grâce.


Car toi seul est la clé de toute sûreté,

Toi seul est le Très Haut, Toi la Trinité Sainte,

L'unique perfection, la vérité sans feinte,

Sans tache sans souillure ni impureté.



vendredi 16 juillet 2021

Psaume de David 2 (paraphrase versifiée)



Pourquoi frémissent-elles toutes les nations?
 En vain les peuples méditent tant de complots. 
Les rois d'ici-bas trament l'abomination,
 Contre l'Oint ils se liguent ces princes falots. 

Brisons  les lourdes chaînes, au loin les entraves!
 Qui trône dans les cieux aux opprimés sourit, 
Sa dérision entache quiconque n'est brave,
 En sa colère Dieu parle par ses écrits, 

 En sa fureur il hurle, tonne et terrifie,
 Moi j'ai sacré mon roi sur la sainte montagne, 
Je publie ce décret: le Seigneur sanctifie 
Mon Fils engendré ce jour afin que tu gagnes

 Le monde en héritage et ses extrémités.
 Toi tu les briseras de ta verge de fer,
Tu les fracasseras tels vases émiettés,
 Ces juges temporels que menace l'Enfer.

 Instruisez-vous, ô rois, servez Dieu avec crainte,
 Tressaillez d'allégresse en humbles tremblements, 
Baisez ses pieds divins en une chaste étreinte,
 De peur qu'il vous inflige un juste châtiment.

 Vous pourriez bien périr car son courroux s'enflamme
 Sous peu il pourrait bien tous vous anéantir,
Heureux qui le bénit, le glorifie, l'acclame 
Sans voir sur les impies son bras s'appesantir.


John Martin, la septième plaie d'Egypte.








dimanche 14 mars 2021

Dix ans, et ce n'est pas mieux en le disant






Maximilian Pirner le baiser

Plaisir d'amour ne dure qu'instant soi-disant,
 On estimait plus chers les paris de rupture,
 On suturait déjà les plaies de la capture,
 Pourtant sans cicatrice exhibons nos dix ans! 

 Tu es beau comme un cuivre, qu'on lustre et polisse!
Tout l'or de la patine en ta voix s'irisant,
 Fige en l'âme ton art en marbre de gisant
 Pour qu'un rire sonore l'éclate et s'y glisse. 

 Tailladé de récifs, échoué aux brisants, 
Mon coeur trop chiffonné sans fin se parchemine, 
A sa fin sans fléchir, essoufflé s'achemine,
 Sur l'esquif de tes mains, il gît agonisant. 

 Peux-tu penser que moi, respirant par ta bouche, 
Suspendue à tes sucs, à ton sang me grisant, 
Moi j'irais me confier à d'odieux médisants, 
A d'affreux pharisiens aux risibles babouches? 

 Que leur savoir trompeur aux sables s'enlisant
 Du vrai livre de vie disparaisse et s'efface,
 Je ne rougirai pas devant la Sainte Face
 De notre union si pure par delà les ans.