vendredi 16 août 2013

Velkommen

Grimshaw: Lady of Shalott


A la fin tu reviens,
Mes amours isolées
Faisaient un mal de chien
Au coeur camisolé,

J' ai dû saigner de l' âme,
Du haut mal perforée,
Dans les relents infâmes
D' odeurs décolorées.

Le miel n' est plus sucré,
le soleil est en larmes,
le ciel n' est plus sacré,
La lèvre n' est plus parme.

Tu ne saurais savoir,
Ma langue n'a goûté
 Rien qui puisse se voir,
Ce qu'il m' en a coûté.

J'espère que la faune
Loin de ton île immonde
Sous l'onde d'un cyclone
S'effacera du monde.

Bientôt ma sépulture,
Profilait sa silhouette,
La terrible sculpture
Profanée par les mouettes.

Fragile est le trouvère
Laissé à sa folie,
Peinant en son calvaire,
Les forces amollies.

Si cet antre est ton havre,
S' il t' y faut séjourner,
C' est le corps d' un cadavre
Que tu vas retourner.





jeudi 8 août 2013

Prophètes vos papiers

Burthe: Sapho jouant de la lyre  ( exposition la femme et la mer au musée Eugène Boudin à Honfleur)


L'oeil qui est dans la tombe va-t-il se fermer
Ou rester grand ouvert comme l' orbe de paon?
Jusqu' à quand espérer que la graine germée
Parvienne à détourner les ruses du serpent?

Notre terre , nos mers qui êtes dans les cieux,
Ne croyez pas en l' homme qui croit vous créer,
Il projette sur vous ses desseins ambitieux,
Expressions de ses imprécations maugréées .

Qui pourra inventer les nouvelles couleurs
D'un arc en ciel offert, fertile arche d' alliance,
A quel noble artisan, quel génial rémouleur,
Proposer d' adoucir la forme sans méfiance?

Elie, Elysée, Ezéchiel, Job, Malachie,
Pourquoi restent -ils sourds à toutes vos sentences,
Le monde est un immense navire en partance.
Il tangue et va sombrer , quel terrible gâchis.

Je vois le feu, la flamme, le frisson, l' effroi,
Les esprits morfondus,les squelettes brisés,
L'insupportable ardeur, l' irrépressible froid
Des regards insoucieux des ailes irisées;

Et pourtant, elle tourne, volute implacable,
Du fond de nos misères en forme de Croix,
Suivant incognito sa logique imparable,
Malheur aux vierges folles qui en rien ne croient.





Si Dieu n' est pas aux fondations de la maison, c' est en vain que travaillent ceux qui cherchent à l' édifier.