dimanche 14 mai 2017

La moitié de moi



van dongen le tango de l'archange

Je devrais l'écrire en vers libres,libre est le mot qui te convient, libre ou livre ou vivre, enfin ce qui vibre, mais ma langue maternelle va vers les Hébreux, les zébrés, par défaut les Grecs, pardon.Je t'offre ce texte, toi l'écrivain, le sensitif, l'Oedipe aux pieds percés, le préchristique.


Le malhabile adroit finement se dit gauche,
Il renverse son verre et bien des vers l'amusent,
Son sang lourd est chargé du fiel de tant de muses
Que son ciel est grisé d'un sablier qui fauche.

_Quand me donneras-tu, pitié!Ce pain dont j'ai si faim?
Ici rien ne nourrit , rassasie, désaltère
Mon âme inassouvie des mannes de la terre,
O torrentielles pluies, est-ce le ciel la fin?

Tu as voulu la peau de femmes érinyes,
Dont le remord à mort inflige sa nécrose,
Ton amour fut venin qui dans la veine implose,
Le temps fatal venu, toute histoire est finie.

Que faut-il faire alors? Moi je vais vous le dire:
On vous rendra raison, on vous dira folie,
Peu importe à la fin, mais que ce soit joli,
Je l'écris, tu l'écris,  nous n'irons pas maudire.









13 commentaires:

  1. Éh, te revoilà ? Je me demandais ce que tu avais fait de ton dernier poème qui parlait de chatte et pour lequel je m'étais d'ailleurs fendu d'un commentaire. Pourquoi cette censure ? Il était finement et spirituellement ciselé...

    En tout cas je constate que tu es vraiment gourmande ; toi ce n'est pas d'un petit biscuit à tremper que tu te contentes, tu réclames tout un pain ! Merde alors...

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    1. En effet,le beurre, la crémière et la baratte,j'écris souvent en transe et je ne sais jamais si j'ai été entendue mais tu as de très puissantes antennes apparemment..

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  2. L'hébreu ? Non, ta langue de prédilection est LE LATIN... A CET ÉGARD TU TE TROMPES SUR TOI-MÊME. JE TE LIS ASSEZ POUR Le SAVOIR...

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    1. OUi je suis prof de latin et j'aime le latin liturgique, what else? L'Araméen reste quand même notre langue paternelle même si ceux que l'on ne nommera pas ensanglantent le Verbe.

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  3. Un texte comme tu sais toujours les composer, avec un sacré dosage de mots que le commun des mortels n'y verra que du feu sans la fumée. Bel hommage à la moitié de toi. Bisous

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. Mon cher Bizak, tu me manques vraiment beaucoup, merci de venir laisser ici ton paraphe, et je n'oublie pas le temps où tu étais mon presque premier commentateur et où je t'ai vu naître à la toile avec ton blog.

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  4. Je ne connais pas le mystérieux destinataire de ce poème, mais il semble qu’un lien très fort vous ait unis. Un bien intriguant personnage, à la fois ami des Muses et torturé par les Érinyes. Mais la rencontre d’une âme sœur suffit-elle à rassasier la faim qui nous tenaille en ce monde ? Peut-on jamais dire de quiconque qu’il ou elle est « la moitié de nous » ? Ô espoir souvent renaissant, et souvent déçu ! Soif inextinguible mais trop fondamentale pour être coupable ! Du moins vos vers ont-ils le mérite de mettre des mots sur ces affres que nous connaissons tous.

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    1. L'amitié est aussi mystérieuse que l'amour, et pour moi qui ai tendance à érotiser mes rapports, cet ami là est plus que précieux car il ne voit que mon âme.Il écrit des textes d'une grande pudeur ,hasardeux et dentelés, j"ai écrit ce poème en hommage après qu'il me les avait lus.On a la même manière instinctive d'aimer, à chaque départ on souffre à un membre amputé que l'on continue de sentir.En effet ce sont des affres mais je crois que la souffrance est belle, je souffre donc je suis!

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  5. Un véritable tango extatique où les mots sont des émeraudes!

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    1. C'est une danse fascinante, j'aimerais savoir danser le tango, cet art sensuel et guerrier!

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  6. J'ignore, un peu comme Laconique, si l'âme-sœur ou les âmes-sœurs sont suffisantes à apaiser cette faim primordiale en nous et d'ailleurs, elles doivent l'exciter plus que la calmer ou l'éteindre. Mais les amitiés ou les amours fortes nous rapprochent de l'extase originelle, c'est certain : elles en ont des reflets, des parfums puissants, un avant-goût de la chose elle-même.

    Sinon, les grands esprits se rencontrent : figurez-vous que j'ai une reproduction des Roses d'Héliogabale en carte postale accrochée dans mon séjour, je l'avais justement achetée à cette fameuse exposition. J'y avais amené des amis, certains s'étaient bien marrés de voir ces pauvres gens étouffer sous les roses (il est vrai que les expos nous servaient aussi à "salir" les toiles de notre humour douteux. Mais ce temps-là est révolu hélas...). Il y a quelque chose de terriblement sadique dans cette toile, sous ses airs de fête gracieuse aux couleurs vives...

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  7. Vous aussi vous aimez les préraphaélites, j'ai vu des expos magnifiques, l'Angleterre victorienne avec des Burne Jones et des Leighton, l'ange du bizarre, nous nous sommes peut-être rencontrées sans le savoir, la seule chose qui me retient sur la toile, car je suis très tentée de me retirer comme notre Marginal, c'est cette saveur enfantine des rencontres inéluctables où l'on se dit " mais oui, on est pareilles, c'est merveilleux".Le sentiment de "fraternité" se fait rare et je ne sais dire pourquoi c'est si bon, enfin, une âme éprise de beauté, une personne avec qui je ne suis pas obligée de faire des concessions , de simuler que les médailles en chocolat de ce monde sans art présentent un quelconque intérêt, merci d'être allée à cette exposition, elle était très belle et son titre baudelairien ne trahissait pas ses promesses.

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