jeudi 30 août 2012

héler

Adam, Lilith et Eve , Notre -Dame de Paris.


Vers qui porter l' appel, qui prier , qui héler,
Quelle entité saura percer mille mystères,
Et faire des orients à tous les finistères
Surplomber l' altitude de notre âme ailée.

L’ esprit se meurt souvent dans son triste onanisme,
Pauvre mite cognant la froideur des carreaux,
Solitaire félin arpentant les barreaux,
L’ esprit se meut en d’ implacables mécanismes.

Tu fais de mon cerveau la cour du roi Pétaud
Ma violente folie aux étreintes lesbiennes,
Tu emprisonnes, toi, la vorace amibienne,
Ton fragile jouet en un terrible étau.

Tu nourris notre union à l’ ardeur de détruire,
Chercherai-je l’ oubli jusqu’ à la frénésie ?
Quand la trêve espérée m’ apporte l’ amnésie
Tes murmures malsains recommencent à bruire.

A l’ inégal combat, d’ avance j’ ai perdu,
Je m’ épuise en élans que tes forces réfrènent,
Sorcière du logis, mon double schizophrène,
Ma belliqueuse amante aux pensées distordues.

C’ est à la perfection que nos formes s’ enchâssent,
Il suffirait d’ un rien pour me contaminer…
Chante mon cygne noir, ton règne est terminé,
La vigie d’ un drakkar t’ a enfin prise en chasse.

mardi 14 août 2012

l' âme est moire

Fresque du cloître du Puy en Velay


 Cette histoire se lit dans l' ambre et les fossiles,
 En l' émail des carreaux aux moulins azurés,
 Sur une île émergeant de mers démesurées
 Défendue par l' acier des lames indociles.

 Elle est gravée aux os venus d' âges de pierre,
 La lave avait sculpté des reliefs torturés,
 Puis la glace frigide est venue ceinturer
D' immenses animaux en sa prison de verre.

 Comment l' être fragile à la fin survécut,
 Vêtu de nudité, sans défenses , sans griffes?
Gardez vos mensongères thèses apocryphes,
 Il n' avait pas encore de sabre ni d' écu.

 Comment a-t-il dressé sur l' eau ses pavillons,
 Apposé son empreinte à l'endroit, à l' envers
A la croisée des sentes de tout l' univers,
 Redessiné au soc le sol et ses sillons?

 Au nom de quelle rage a-t- il fait de rochers
 Des châteaux accrochés à des cimes en miettes,
Des églises qui sur les nuages empiètent,
 Dressant face aux démons l' épée de leur clocher.

 Son oeil va percevoir par delà l' indicible,
Sa main sait façonner la quasi déité,
 Son âme au sombre éclat pourrait préméditer
 De son monde la fin s' il le prenait pour cible.

 Or malgré les sabbats et les danses tribales,
 Tant de menhirs hissés et de dolmens déchus,
 Depuis l' ange au sourire au diable au doigts crochus,
 Il enfouit son secret sous la pierre tombale.