dimanche 14 octobre 2018

Mucha miel

Musée du Luxembourg

Butine à la beauté, âme éprise d'ivresse,
Vagabonde où abonde la muse aux couleurs,
Aiguise ton pinceau, ô divin rémouleur,
L'iris de cette alliance est la divine tresse.

Tu médites le vrai maquillé à la gouache,
La création renaît sous l'habile pinceau,
Gracile silhouette offerte à un puceau,
Quelque torse rebelle est taillé à la hâche.

Mais qu'as tu donc compris au rythme des saisons,
T'es tu vraiment nourri de la libre pensée?
Cette supercherie t'aura-t-elle offensé
Au point que l'on te tue sans rime ni raison.

Tu avais du génie, quels contours, quelle grâce,
Quel pacte passas-tu pour être si parfait,
Je pardonne aux écarts de réclames surfaits,
Toi l'inquiet , le curieux, frère de coeur, ma race...

Je souhaite que ma plume  égale tes dessins,
Que jamais je ne cède à aucune torture,
A nulle tentation du néant qui triture
Le rictus terrifiant d'un occulte dessein.

Mais que la belle aimée continue de sourire,
Que Zéphyre soulève le voile éthéré,
Sans révéler jamais de grimace atterrée
Du peintre que mordit un éternel vampire.