jeudi 28 février 2013

Le champ du potier

 Piero Della Francesca

Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu' ils font

  Qui donc aura l' idée de ce que pèse l' âme,
Existence du corps ,essence de la chair,
Substance usée honnie de tous nos êtres chers,
Du suc d' homme goûté aux gouttes d' eau des femmes.

 Si je t' eusse crée pour qu' à la fin tu susses,
Combien je sacrifiai ma déïfique moëlle,
Combien je retraçai sur la terrestre toile
 Des calices de sang qu' inconsciemment tu suces,

 Peut-être eussé-je au Mal accordé mon pardon.
 Mais je subodorai l' ignorance enfantine,
 Le coupable abandon des chapelles sixtines,
 En espérant le lys au milieu des chardons.

 Je ne t' en veux pas plus qu' une mère à son fils,
 Reniant sans y songer les voeux de son baptême,
 Je souffrirai l' affront de tous tes anathèmes
Pourvu que le vrai jaillisse des orifices.

 Si la bouche se tait,que les pierres s' écrient,
 Jamais un seul iota ne doit être changé,
 Par delà les famines , les hosties mangées,
Qui veut rester vivant relise les écrits.


samedi 16 février 2013

l' enfant homme

Elle, c' est une photographe et une créatrice, elle transfigure la réalité en révélant au profane la magie qui l' encercle.Elle c' est un elfe, délicate et dense, une dentelle liturgique, un ouvrage d' orfèvre.Elle c' est un chevalier, loyale et sans compromissions.J' ai l' honneur de vous faire découvrir mon amie Anne Laure, à travers une de ses photos que j' ai illustrée d' un texte sans prétentions, bon voyage sur un site classé.

http://al-k-photos.blogspot.fr/



L' infante homme.

Elle heurta de sa main  la croisée d' ogive...
L' ombre figée de givre ailée de vent glacial
Profilait sa silhouette de spectre hivernal,
Sa plaintive oraison peuplait la nuit craintive.

"Je suis fille de roi!" Ouvrez, foi de mon sceptre,
Avide de secrets j' implore à votre porte,
Je n' ai ni protection, ni armée, ni cohorte,
Mais deux bonnes épées aux pommeaux ambidextres.

Une voix d' outre-tombe à la fin s' éleva:
" Parle donc ectoplasme,quel mal te tourmente?
- Je souffre de tout temps de douloureuse attente
D' un destin flamboyant dont mon esprit rêva,

Cependant je sais bien que mes chances sont minces,
Le triomphe appartient à de mâles césars,
L' honneur de toute femme est livré au hasard."
-Ne crains rien, ombre d' or, tu fais pâlir les princes




vendredi 8 février 2013

Lutte,l'utopie

Ils verraient par delà les cercles d' auréoles,
Ce que l'oeil à main nue peut sentir d' impalpable;
Ils innocenteraient les ivresses coupables,
Ces transports hors de soi, divins souffles d' Eole.

A même l' âme aimée ils humeraient l' encens
Des sens désaltérés purs depuis l' origine;
L' archangélique science aux saveurs androgynes,
Vérité sacrifiée des Prophètes en sang.

Ils scruteraient à coeur la chair de leur scrutin
Aux balances aigües du final jugement
Dont la médiane épée dessine également
Sa cible en noir ou blanc au front de son butin.

Mane, thessel, phares, leur unique devise
Engourdirait leurs membres rompus aux offenses;
Nul ne profanerait les autels de l' enfance,
Ôtant de ses envies le néant qui divise.

Aux soirs écartelés du clair-obscur des pôles,
Leurs hymnes psalmodiées teinteraient les noirceurs
Du prisme lactescent d' une matrice soeur
Nourrie des fluides forces d' une mâle épaule.