lundi 12 février 2024

Ce que l'on envoie valser

 Félix VALLOTTON (1865-1925), La Valse, 1893, huile sur toile, 61 x 50 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel

 

Felix Valloton: la Valse

 

 

 Cet air ne pourra jamais sortir de ma tête,

Lors de notre rencontre, il faisait presque nuit,

Nous allions toi et moi étirer notre ennui

Attirés par les feux de fatidiques fêtes.


Lors de notre rencontre il faisait presque nuit,

 Que des soirs enchanteurs aux matins de défaites,

Attirés par les feux de fatidiques fêtes,

C'est le vin qui réjouit, c'est le devin qui nuit.

 

Que de soirs enchanteurs aux matins de défaites,

Quand les lits sont défaits lorsque sonne minuit,

C'est le vin qui réjouit, c'est le devin qui nuit.

Comme ils sont douloureux les décrets des prophètes.


Quand les lits sont défaits lorsque sonne minuit,

Sonne le jugement des dernières trompettes;

Comme ils sont douloureux les décrets des prophètes,

Dans les vapeurs d'alcôve l'amour s'est enfui.




mercredi 15 novembre 2023

Tous hum...hein?

 






 Reproductions De Peintures L`Ange de l`Apocalypse, 1805 de William Blake (1757-1827, United Kingdom) | ArtsDot.com

En l"honneur de mon fils Raphaël, archange entré au séminaire pour y devenir prêtre selon l'ordre de Melchisédech , que Dieu le protège.

Blake: L"Ange de l"Apocalypse

 

 Vraiment, ignorez-vous votre destin funeste?

Vous semblez négliger quel est le sort commun.

Vous  allez tous périr, désintégrés comme un 

Anonyme hameau déconstruit par la peste. 


Nul n'en réchappera, vous n"avez pas d'issue

Par pitié ne basculez jamais dans la haine,

Nul avenir pour toutes vos révoltes vaines ,

Suçant tout votre sang, insatiables sangsues ;

 

Dociles, vous frappez l'alter ego, le frère

Qui n'est ni l'ennemi ,ni l'essence du mal ;

Pourquoi chasser sa chair ainsi qu'un animal?

Locataires terriens, les guerres terrifièrent

 

Vos nuits cauchemardesques hantées de remords.

Votre conscience souffre écrasée de péchés ,

Le jugement dernier est un parcours fléché

Dont la destination unique est votre mort.


En cette nuit fatale où la lueur s'éclipse,

Mon sourire offre au ciel un lunaire croissant

Où le soleil se fond en horizon de sang,

Le feu qui se faufile c'est l'apocalypse.


 





samedi 18 février 2023

Retraite spirituelle au Pointet , troisième. Annonce

A titre indicatif pour mes quelques lecteurs, je ne parviens plus à me connecter sur blogger ou de façon très restreinte, je vous lis avec attention et bienveillance, mais ne puis ni commenter ni même répondre sur mon propre site dont je suis la passagère clandestine. En revanche je suis en effet toujours joignable sur mon adresse mail, portez vous bien. 

Burne Jones, Annonciation.

 

L'Annonciation

La toute jeune fille, à genoux en prière,

Attend dans le silence un missel à la main;

Son coeur pur, transparent, clair comme une verrière,

Est uni au Bon Dieu, d'hier en lendemain.


Un froissement d'étoffe et le temps se suspend...

C'est un Ange splendide mais émerveillé.

-J'annonce le Messie que tout le monde attend!

Qui ne se troublerait en ce songe éveillé?


Marie, pleine de grâces, tu seras sa mère.

-Comment se pourrait-il, je ne connais point d'homme?

-Ton Dieu n'est pas un roi aux pouvoirs éphémères,

Il vient t'auréoler d'une ogive, d'un dôme


D'où se répand l'Esprit, à travers le cristal

De ton sein virginal, sans aucune souillure;

Un forgeron divin formerait le métal

Sans infliger de heurt, de douleur, de brûlure,


Ainsi sera conçu ce trésor admirable

Sans abîmer la fleur de ta virginité.

Le fils de Dieu naîtra dans une pauvre étable,

S'offrant, souffrant, saignant dessus la sainte table,

Afin que soit rendu à notre humanité

L'espoir d'être lavée de toute indignité.



samedi 31 décembre 2022

Pour toujours et à jamais, mon géant danois

 

 

 

 Füssli, Roméo et Juliette

 

 

 Troisième séance de chimio


Car nous nous aimerons, passés les nécessaires

Tributs que l'on devait aux dîmes et aux lois,

Les dettes impayées, un reste d'honoraire,

Finiront honorées d'un don de bon aloi.


Je connais un royaume où les amants frustrés

Sont enfin libérés de toutes leurs contraintes:

Des anges y consolent les âmes prostrées,

Evaporant les larmes, dissipant les craintes.


Une empreinte a tracé ton iris chaotique,

Ton oeil est le dessin d'une carte au trésor,

Je suivrai ce parcours vers une île exotique

Quand mon corps torturé reprendra son essor.


Mon juste châtiment alors aura pris fin,

Mes membres affranchis de la peur de l'offense

Viendront s'entrelacer à tes contours si fins,

Notre amour purifié tombera en enfance.


Car cet Eden mythique fait les innocents,

Ravivant les couleurs de mon zèle affadi;

Que m'importe la mort qui me mord jusqu'au sang

Pourvu que tu mes suives en ce Paradis.

jeudi 8 décembre 2022

L'alchimio

Maja Maldita, 1918, Oil on canvas, 161.5 x 202 cm

 

Federico Beltràn Masses, Maja maudite.

 J'ai réussi à te répondre en anonyme sur mon billet précédent, tu verras je t'avais répondu le 19 août, je ne sais pas ce qui se passe avec cette connexion! Tes poèmes sont très beaux, tu as vraiment de multiples talents, j'aurais aimé te connaître!

La chambre désolée de mon hostellerie

Se moque bien du faste des anciens palaces;

Des corps ensevelis en ses lits se prélassent

Guettant l'apothicaire et sa sorcellerie.  


Dehors s'évanouit en vague remembrance;

Ce que l'on étreignait devient déliquescent,

Ce que l'on atteignait s'efface, évanescent,

Face au cri impérieux des muettes souffrances.


La chair, cette guenille aux fourbes trahisons,

Striée par les regrets et les craintes tardives,

Sue sang, larmes et eaux en cascades plaintives,

La couche est son mouroir, l'hôpital sa prison.


Pourtant malgré le flot de tant de doléances,

Mon esprit égayé bondit entre les airs;

Loin des halls surpeuplés, des corridors déserts,

Ignorant de la mort la fatale échéance;


Il va se prosterner aux pieds d'un très grand Roi

Qui connut autrefois bien pire sacrifice

Et lui rend son hommage en tant que Dieu le Fils,

Citadelle hors d'atteinte, imprenable beffroi!

dimanche 3 juillet 2022

Résilience résiliée

 L'Enfant malade

 

 Munch, L'enfant malade.

Je n'arrive pas à publier de commentaires, mon compte m'échappe, mon unique lecteur sache que je me bats avec une longue maladie comme on l'appelait autrefois mais que je la prends comme une fabuleuse opportunité d'expiation et de propritiation, de toute façon, il faut bien que notre tour vienne, et je suis très entourée, aimée,  fleurie, choyée. Enfin, une méditation sur le terrain, je prie pour toi aussi Chris.

D'après le psaume 22

 

Pourquoi m'abandonner, ô mon Père, ô mon Dieu?

Le salut reste loin de moi quand je gémis,

Pourtant tu es si saint, tu habites tout lieu,

Le jour je crie d'effroi, la nuit mon corps frémit.

 

Tu délivras nos pères, sauvas leurs troupeaux,

Vers toi ils ont crié, en toi ils se confièrent,

Point ne furent confus et je n'ai nul repos ,

Un ver non plus humain, risée de l'homme fier,


L'opprobre et le rebut: ceux-ci hochent la tête,

Ceux -là ouvrent la bouche en se moquant de moi,

"Que le bon Dieu cautionne sa stupide quête,

Qu'il le sauve , attendri par ses pauvres émois."

 

Mais oui, tu m'as tiré d'entrailles maternelles,

J'ai cru sitôt sorti du giron de ma mère,

Ma foi s'est affermie sur tes lois éternelles,

Ne m'abandonne pas à cette angoisse amère.


Les taureaux de Basan, les monstres m'environnent,

Leur mâchoire de lions terrifiante rugit,

Venez à mon secours car l'horreur m'éperonne,

Mes os se sont disjoints, mes eaux se sont rougies.


Mon coeur est de la cire, il fond dans mes entrailles,

Ma langue desséchée s'attache à mon palais,

L'attroupement de chiens, de scélérats me raillent,

Poussière agglutinée qu'un peu de vent balaie.

 

Les docteurs de la loi m'observent et me scrutent,

Ils me percent les mains, ils me percent les pieds,

Je compte tous mes os, en vain contre eux je lutte,

Mes jours sont décomptés, mes actes sont épiés,

 

Le fil de mon destin sera tiré au sort,

Ils ont éparpillé mes moindres vêtements,

Ne vous éloignez pas, restez, Dieu saint et fort,

Venez à mon secours car je sais qu'on me ment,

 

Délivrez moi du fer, délivrez moi des dents,

Sauvez moi des vautours, sauvez moi de la hyène,

Afin que je célèbre d'un amour ardent,

Le doux nom de Yahvé d'une hymne musicienne. 


Le temps viendra bientôt qui le rétablira

En toute royauté, sertie des ses miracles,

Ses saints souvent bafoués, il les ennoblira,

Eclairés des rayons d'immortels tabernacles.

 

 

 




 



 

 



samedi 26 février 2022

Elle court la maladie

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Ma mort vient à sonner, fausse ou bonne nouvelle,

C'est à bien y songer chose bien méritée:

Un jugement dernier qui justice révèle

Pourrait bien délivrer l'ultime vérité.


Peut-on bien pardonner à la piètre effrontée

D'avoir bravé souvent les peines éternelles

En ses provocations et danses éhontées,

Ses péchés ressassés en tristes ritournelles...

 

Pitié, faites lui grâce, elle était jouvencelle, 

En son coeur insouciant point de méchanceté,

Aucune malveillance, nulle cruauté,

L'amour et la bonté en cette âme ruissellent !

 

_C'est en pleine conscience si elle a fauté!

La grâce et la passion en son coeur s'entremêlent,

Le mal originel a terni sa beauté:

Un baptême de sang lui ouvrira le ciel .


Angelo Carosielli la sorcière