lundi 30 décembre 2013

Et il l' aima autant qu' il aimait la lueur du Ciel

Millais : La couronne de l' amour.




Vite , il ne reste plus que quelques jours pour aller voir "Désirs et voluptés " à Jacquemart -André.

Chair contre chair, peau contre peau, doigts aux serrures,
Main d' assassin , seins assidus , paumes émues,
Mort lendemain, dès maintenant rien ne remue,
Aux matins mous nos amours nées vite moururent.

Il n' en resta plus qu' un ,vainqueur d' anciens tournois.
Parce que lui seul comprenait qu' elle était folle,
Comme de purs martyrs aux vifs brasiers s' immolent,
Il se plut à chasser les prétendants sournois.

Devant aucun dragon ni démon ne recule,
Car seul il a su lire en ses yeux exaltés,
L' élixir du divin de la chèvre Amalthée,
Afin qu' en nulle Olympe il ne soit ridicule.

Il pleure les défunts fruits des jardins d' Eden
Pourfendant le défaut affleurant dans l' ordure,
Il combat pour l' honneur de la beauté qui dure,
Dieu, ma femme, mon roi, ainsi-soit-il, amen.

Il fait jaillir la source de l'abrupte roche,
L' esprit, l'âme ont inscrit sur son front clairvoyant,
Les secrets ténébreux du jardin verdoyant.
C' est lui le chevalier sans peur et sans reproches.





Bonne année , les irrésistibles et irréductibles!

jeudi 19 décembre 2013

veni vidi victus sum

Le Primatice: Ulysse et Pénélope.

Peut -être pour une ombre il avait l' air de rire,
Ce jeu roulette russe entre humour et hasard
Poussière de cosmos , magnétique bazar
Le bruissant masque d' or où un astre se mire.

Sans doute une lueur l' a préservé des morts...
Mords à même la peau avant que ne t'attrapent
Les serres de l' étau d' un immortel satrape,
Matamore immoral sans le rai d' un remord.

Cache-cache létal immolé de pétales,
Tu saigneras l' encens dans un prisme de sang,
Jamais, n' oublie nos rendez -vous luminescents,
Maudit le pleutre soit, le traître ne détale.

Le printemps s' est livré aux paumes de tes mains,
Se peut-il que l'étouffe un pli d' étoffe grège,
Se peut-il que l' enfouisse une chape de neige
Si l' atlas s' illumine aux nobles lendemains...

Sculpte les auréoles d' oves impavides
A mes yeux aveuglés d' hiéroglyphes flambants,
Afin que condamnés, suppliciés , succombant,
Ils honorent tes doigts aux phalanges avides.
                                                                                                                                                                                       




dimanche 1 décembre 2013

Règlement de con

Klimt: la vie et la mort.



Les hurlements, le sang, la peur, les pluies de flammes.
Plus de pères, de fils, en face un mur amer.
Des marées de douleur, des mères à la mer
Du mortifère éther de gaz fondant en lames.

L’âme de notre terre étreignit ses mourants
Suintant leur rédemption par tous les orifices,
Elle a longtemps crié le mal du sacrifice
D’enfants abandonnés au feu de ce courant.

Vous fûtes les enjeux de scabreuses affaires
Innocents héritiers aux ancêtres maudits,
Condamnés à errer de ghettos en taudis,
Vos destins diffamés défaits en haute sphère.

La pluie a raconté tant de larmes séchées,
L’été trahit parfois l’ardeur de vos supplices,
Quant au juillet d’hiver aux glaciales milices,
Je ne sais de saison qui ne soit ébréchée.

Si vains si  mensongers ces mots dits qui relancent
Une innommable haine à ne plus prononcer,
C’était un mauvais songe, à quoi bon dénoncer
Une indicible horreur, par pitié, du silence.


A mes arrières grands-mères, au chemin des grands jardins et  tant d’autres, et aux imbéciles pardonnés qui me croient antisémite, si on ne peut plus rire de soi même c’ est que tous les combats pour la liberté sont vains. Donc je persiste à dire que « loin de moi la nostalgie des fours crématoires, mais vraiment il fait froid. »