jeudi 28 mars 2013

La dignité de l' Etre (Vendredi Saint)

Grünewald: rétable


Mon être, ô ma beauté, façonné dans la boue,
Toi la branche affiliée au tronc qui est ta souche,
Toi l' astre déclinant qui pour naître se couche,
Satellite alité, le ciel te tient debout.

Que glapissent les cris exerçant leur violence,
Que fouaille l' épée du mensonge asservi,
Que la haine vomisse le faux aux parvis,
Sans cesse ta genèse à la splendeur relance.

Tu me suis aux Enfers, intelligent Orphée
Je suis née de ta côte, compagne de lutte,
Ton chant de ralliement s' échappant de ta flûte
M' a tirée du néant, du poison de Morphée.

J' espère que l' aspic écrasé par la Dame,
Sonnant la mort des corps, ô cor de Jericho,
Envoyant au désert des boucs, des bourricots,
Ne soupèse pas même une pelletée d' âmes.

Le pardon est acquis à qui donne sa part
De ce qui s' est promis parmi les hémisphères,
De ce qui est remis sans jamais satisfaire
L' envie des fins de vie ou des nouveaux départs.

Aux temps des démissions, à qui donc se fier?
Que croire , que penser, quand les heures s' agitent,
Où vont les rémissions, qui m' offrira un gîte,
Sinon tes gigantesques bras de crucifié?


"La Mère se tenait douloureuse,
Près de la Croix, baignée de larmes,
Là où pendait
Son Fils."

samedi 23 mars 2013

Noctifer ou le monologue de l' incestueuse mère d' Adonis.

Schwabe : la mort et le fossoyeur ( tableau vivant que l' on peut admirer pendant l' expo ainsi que le cauchemar de Füssli  et un Von Stuck à s' évanouir!)

Si vous aimez le romantisme noir de Füssli ou de Goethe, les sombres mythes entre sorcellerie et monstruosité, les symboles maléfiques et panthéistes, ne manquez pas l' exposition parfaite "l' ange du bizarre" à Orsay.



Vade retro, Nom noir comme une noire suie!
Va-t-en ô désespoir,quitte moi vide ennui!
Sors d' ici, suicide dont l' assaut me suit!
Quitte moi froide quête qui glace mes nuits!

Maudite dès l' aurore , éreintée de remords,
D'un inceste létal le souvenir me mord.
De ce sphinx opalin l' énigme me dévore...
Achève au crépuscule enfin ma mise à mort!

Nulle aube boréale à ce mal méconnu,
Comme pureté vaine d' un ange ingénu,
Comme un corps violacé, comme une vierge nue,
Mes fluides ont souillé ta carcasse charnue.

Le Ciel ferme les yeux mais ton sang crie vengeance!
La honte clôt mes cieux et mes viles tendances
Me poussent à l' orgie en de macabres danses.
Mon âme est un enfer aux âcres relents rances.



Pour achever la visite , voici selon moi une version du célèbre Dies Irae de Verdi bien plus nuancée que celle du trop vénéré et saccadé Karajan.




jeudi 14 mars 2013

GI Joe

 Stearns: farmer ( il s' agit de Georges Washington, inspectant ses esclaves, badine à la main)

 Va tendre ton poitrail aux meutes qui te raillent,
 Héros d' un jour défunt voué au crépuscule,
 Ton histoire avortée s' écrit en minuscules
, Ponctuée de tes poings criblés par la mitraille.

 La fleur de nos pavés, un triste maréchal
 Constitua ce grand oeuvre dans tous ces états,
 Paraphé de ton sang négrier, gros bêta,
 Tes pères t' ont vendu, pondant le plan Marshall...

 Pas un Juif immigré pour mettre le hola,
 Le génocide indien fut le pacte des Loges,
 Un règne de crapules que rien ne déloge
 Nous noie dans un déluge de coca cola,

 Mêlant le mal immonde au purin puritain.
 Pauvre Joe disgracié, ta femme fait la belle,
Tu touches ta pension mais elle se rebelle
 Croyant se libérer en faisant la putain.

 Quelque secte démente lui promet le ciel,
 L' air du temps lui ordonne de dominer l' homme,
 D'effacer mômes et mari d' un coup de gomme,
 Pour se greffer un utérus artificiel.

 Amère loque cousue de lambeaux d' Incas,
 Après la défec..tion d' un pape incontinent,
 Il manquait ce fleuron au fourbe continent:
 Un Jésuite argentin...Nul doute, c' est un cas.

Quant à ton président à l' unanimité,
Je le goûte aussi peu que mon laiteux fromage
Ou que l' autre Italien, parodiques rois mages
D' un vieux mythe émietté comme un drapeau mité.