Géricault comme les murs
Enfin, je vous le dis, tout se meut pourriture,
Les perles en pourceaux, les puceaux en pervers,
Tout brûle et défraîchit, les bosquets , les prés verts,
Et tous ces mots d' amour pesants de fioritures.
Ceux en qui l' on croyait ne sont que chair exsangue,
Encore un peu de temps, ils se sont affadis,
Nul reflet ne sublime un passé enlaidi,
Qui pourrait raviver leur goût à coup de langue.
La chair est corrompue mère des esclavages,
Nul espoir n' est permis hors du désincarné,
Le corps cible facile aux yeux vite cernés,
Tôt subit des années le terrible ravage.
Quant au ciel entrevu, noyé dans les brouillards,
Il est le doigt pointé sur tant de défaillances,
Nos fêlures striant l' émail de nos faïences,
La passion est l' aumône accordée aux trouillards.
Rions un peu avec l' autosuffisance et le degré de
spiritualité masculins:
Comment s'y retrouver s'il n'y a plus de repères...
RépondreSupprimerje n' en ai plus ce soir mais tu passais par là...
RépondreSupprimerAh! Heureusement qu'il y a la petite famille du blog! ;)
SupprimerMerci d' avoir été là a bon moment, je ne l' oublierai pas!
SupprimerBon, ça c'est fait, ça c'est dit et bien envoyé.
RépondreSupprimerQuant à la spiritualité masculine, elle ne se trouve généralement pas au même endroit que celle des femmes... c'est bien dommage car ceci génère tant de souffrances, surtout à l'amour-propre non ? :)
Belle journée quand même... et respire le soleil :)
Toi tu es devineresse, oui, c' est ça, cette saleté d' amour propre me joue souvent des tours!Et j' ai respiré le soleil et les pluies d' orage et la blessure s' est refermée...
SupprimerY a vraiment de ça ! nous ne vieillissons pas, nous pourrissons sur pieds. qq que j'ai beaucoup aimé et ne voit plus fête aujourd'hui ce 31 juillet, ses 55 ans,il doit l'avoir amer. Lui, que j'ai connu dans la gloire de ses 30 ans...
RépondreSupprimerMoi j'ai fêté mes 47 le 15 juillet avec une certaine indifférence car lorsque tu vis entourée d' ados , tu entends continuellement que tu es vieille alors tu te résignes, à 30 ans j' avais déjà le même sentiment, je crois que je suis née trop tard dans un monde trop jeune...
SupprimerL'autosuffisance est l'art des imbéciles.!Chère Isabelle, le monde est rempli de fatras de tout genre. Mais est-ce nouveau?
RépondreSupprimerNous sommes constamment perturbé par ces genres d'oiseaux, mais faut-il pour autant attacher une importance à ces faux-cul, peigne-cul? Quand à moi, je me joins à Sadaya pour te dire nous sommes tes amis assurés!
Je t'embrasse fort!
Merci de cet instinct de protection qui te caractérise mais je ne le mérite pas ici car le motif de ce coup de sang est grotesque et puéril et sa cible est un homme charmant comme toi: Mon ami de passion retourne deux semaines au Danemark et a eu le malheur de manifester sa joie de revoir sa patrie, et zou, j' en ai fait une tragédie métaphysique et disproportionnée car je meurs un peu à chaque départ d' êtres aimés et je réponds comme Pagnol à la question "Que vous a- t-il fait? -Il m' a fait qu' il est parti."
SupprimerAh, je n' aime pas être attachée comme ça!
C'est un des plus beaux poèmes que j'ai lu de vous. Je le ressens si profondément. En plus "Les suppliciés" de Géricault pour l'illustrer. Que dire de plus? Merci à vous,
RépondreSupprimerIbara
Ibara, c' est tout que vous ressentez profondément, la beauté pour miroir de vos peintures, la laideur pour la démasquer dans vos dessins et la bêtise pour la pourfendre dans vos écrits , ô combien je vous estime, home de génie et homme de coeur!
SupprimerSublime poème-tableau, très chère Orfeenix! Quel brio de condensation pour dire cette décomposition causée par Chronos qui bouffe nos rêves amoureux. Et cet élan dans la quête d'idéal! Merci pour ce joyau, poétesse!
RépondreSupprimerJe ne remercierai jamais assez Bizak pour notre rencontre qui ne cesse de m' honorer et qui a été à la suite de Brigitte le parachèvement de ma conversion au vers libre, art dans lequel vous excellez, merci pour votre condescendance.
Supprimer"Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
RépondreSupprimerJ'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août"
Les Yeux d'Isabelle - Aragon (extrait)
http://www.youtube.com/watch?v=mO6I6-LBx-A
Pas encore parti, mais sur le point, je lis ton poème...
Tu comptes beaucoup pour moi !
Poétiquement,
Maxence
Comment fais tu à chaque fois pour m' émouvoir autant avec des poèmes que j' avais oublié de relire depuis trop longtemps. Celui ci, indépendamment du plaisir narcissique que je ne boude pas, ajoute à sa perfection musicale l' inspiration du ressenti qui caresse les tripes de l' intérieur, c' est le genre de texte qu' on ne lit pas mais auquel on s' unit charnellement.Merci aussi pour tes références musicales si variées du baroque à la modernité avec le leitmotiv du besoin d' évasion.d' ailleurs contrairement à mes autres amis, ton dpart ne m' assassine pas, je suis contrainte de me réjouir de ton besoin vital des grands espaces auxquels tu es destiné et qui sont les patries infinies de ta muse insatiable.Reviens vite faire escale, je tiens vraiment à toi.
SupprimerIsabelle.
Ah les coups de gueule de ma moussaillone...
RépondreSupprimerAppelle-moi si tu as besoin, je suis ton Capitaine ne l'oublie jamais ;)
Sinon un de mes hommes est tombé, nous avons fait tonné canon et bu du rhum en son honneur, même si je bois pas ! Besos ♥
Mon pirate comme je suis affligée avec toi, je connais ton coeur d' or et je sais quelle douleur doit se cacher derrière ces mots pudiques, j' ai honte de porter des deuils fictifs quand tu en portes un bien réel, moi aussi n' oublie pas que je suis là pour toi, mon premier ami de blog rencontré dans la vraie vie, je te donne un baiser chasseur d' ombres.
SupprimerTu as raison d'exorciser les peines à venir, tu t'entraînes... ;)
SupprimerMerci de ta présence bienveillante et ton baiser, qui m'insufflent la vraie vie des amis qui sont là l'un l'autre pour toujours ♥
Le monde de la toile est loin d' être superficiel quand on ose le dépasser.Tu as ma sincère compassion.
Supprimer"La passion est l' aumône accordée aux trouillards."
RépondreSupprimerha,orphénix, n'es-tu plus amoureuse? quelle déception a du déchirer ton coeur pour décrire ce qui peut être si beau avec tant d'amertume!
Tout comme toi j'ai la terrible faiblesse d'être passionnée et je comprends combien une traitrise peut être fatale.
Mais la souffrance n'est-elle pas ce creuset nécessaire à la pureté?
Pas folle la guêpe et très fine mouche! la trahison n' est qu' un départ en vacances, je me rends compte que je ne suis pas facile à vivre, que veux tu , cet homme est parfait, il faut bien que je trouve un prétexte futile pour m' aiguiser les griffes, la colère est plus confortable que le chagrin et si un jour le deuil me frappe, j' engueulerai l' abruti qui a eu la mauvaise idée de mourir..
SupprimerDavid Asshole c'est quelque chose... je repasse quand je serai plus en verve. T'embrasse Bella. xx
RépondreSupprimerEn verve ou pas ce qui compte c' est que tu sois là! Oui avec quelque collègues des cours d' été nous avons passé en revue les plus monstrueux navets des années quatre vingts et il fallait que je fourgue ce chef d' oeuvre de n' importe quoi, si tu veux pleurer de rire tu peux regarder sur youtube" boulevard des bides vol.1 et 2,avec en prime " la guerre des étoiles en français", le pire c' est qu' eux semblent convaincus de tenir la chanson du siècle!
SupprimerOh mais ce n'est pas un conte d'été, ça !
RépondreSupprimerCela me paraît bien tristounet et désabusé.
Haut les coeurs, Orfeenix !
Passe un bel été et gros bisous.
Evidemment, j'ai écrit mon pâle commentaire avant d'avoir lu les précédents.
RépondreSupprimerJ'ai réagi à la lecture du poème.
J'ai vu l'explication de ton coups de blues.
Courage !
Merci ma petite mouette, si ce n' est pas malheureux d avoir des problématiques d' ado à mon âge, il ne manque plus qu' une poussée d' acné...Bonnes vacances à toi.
SupprimerTu es à fouetter, histoire de te remettre les sangs dans le bon sens de la circulation :-) Ceci dit, grâce lui soit rendu au grand Danois pour te propulser en de si beaux "déversements". Avec coeur et humour.
RépondreSupprimerAh la flagellation , le silice et la lapidation, ma culture parfois si doloriste, mais fort heureusement le choeur et l'humour des amies!
RépondreSupprimer... je vais partout pour combler mon retard, je surfe et je m'arrète ici, bim.. collé.
RépondreSupprimerEt surtout cette phrase qui me perturbe "La passion...." je suis un couard fini...
pochtron, c'est pas un poltron qui se soigne ??
Si si, moi aussi je me soigne et je dépasse souvent la dose prescrite..Ce qui me pousse à ne savoir aimer que passionnément c' est la peur du vide, je sens mieux l' autre que moi même.Je suis un peu morte si on ne me ravive pas,mais c' est ma part de folie personnelle.Les hommes ont plus peur de la passion que besoin d' elle pour se rassurer.
RépondreSupprimer..arrff, troublant cette peur du vide.. je pense être à l'opposé de l'autosuffisance (on parle pas d'onanisme hein ??) mais je sens bien après toutes ces années, qu'à force de vouloir combler le rien, je me rue sur plein de passions et que je finis par être moyen partout. Mais si je choisis je deviens fou.. C'est la docilité qui me rassure moi..sans la froideur des gens (rééls :D) ou l'indifférence, j'aurai tendance à vouloir sortir de ce que je suis vraiment.
SupprimerEn attendant, l'émail se fissure.
Dis Orfi.. c'est quoi la dose prescrite ??
Non les plaisirs solitaires c' est bon pour les ados...La dose prescrite c' est comme la moyenne, ce sont des notions étrangères, je suis très manichéenne, du genre tout bon ou tout mauvais, et toi je te situe dans les gens excellents, mais qu' importe, il faudrait se mesurer à l' aune de la vérité, et c' est comme le kilomètre zéro ou l' étalon d' or, pas facile à trouver...Je t' aime bien Charlu.
RépondreSupprimerAh bon, il n'y a même pas un peu d'espoirs pour les puceaux ? Eux aussi sont condamnés ?
RépondreSupprimerRemarque, même Hasselhof a été puceau un jour et quand on voit ce qu'il fait aujourd'hui... Je dois d'ailleurs être moi-même un peu pervers car j'aime bien sa chanson. Pour faire ça il faut soit avoir énormément d'autodérision, soit être totalement has been et désespéré !