Füssli: le fameux cauchemar
Vierge folle ou trop sage, docile à lier,
Calfeutrée de cocons, suffoquant d' impostures,
Evanouie d' ivresses dans les vies futures,
Je n' ai pas eu d' enfance ou je l' ai oubliée.
Du rien, du creux, du vide, et à perte de vue
Le néant d' horizons qu' aucun souffle ne hante,
La grisâtre fadeur que nulle aube ne tente,
Seuls des rêves teintés que l' on passe en revue.
Happée par les abîmes, broyée de malaise,
La fuite pourquoi pas, se suicider peut être,
Ecrire sous les chaînes, lire sous les hêtres,
Je fus nonne une année , fermons la parenthèse.
Sainteté, sainteté, ma beauté ma passion,
En armure, à l' épée, je me suis fait pucelle,
Mériter les trésors dont le ciel étincelle,
Sainteté, sainteté, mon voeu, mon obsession!
Je me suis crue nimbée des amères couronnes
Offertes au martyrs qui t' ont tout sacrifié.
Mais que vaut un stigmate de chair scarifiée
Quand l' hymne est psalmodiée par une voix aphone?
Quand l' air pur est trop haut, peut on me pardonner,
Si maculée de boue ou avide de miasmes,
J' aspire goulûment en tressautant de spasmes
Quelques modestes joies qu' on veut bien me donner?
Ou bien jusqu' en enfer où tout mon corps s' enfonce,
Devrai je encor subir en mon soir harassant
Avec le doigt levé et son oeil menaçant,
Ce grand inquisiteur éructant sa semonce....
Ouh la la... la diablesse :) ou comment forniquer avec avec l'impolitiquement :) correct...
RépondreSupprimerBen oui, facile d'appeler ensuite la sainteté, la pureté d'avant :)
Un jeu d'ombre et de lumière dans le tableau mais aussi dans tes mots.
Je plaisante évidemment car je suis tellement scotchée par ta manière d'écrire et les sujets traités...
Bravo et au plaisir de te relire
Ha ha, l' impolitiquement correct qui me supporte au quotidien te remercie pour cette expression qui lui plaît beaucoup! Tu plaisantes mais ce n'est pas faux et je n'ignore rien de ta finesse grâce à tes écrits riches comme un trésor sumérien.
SupprimerTu décris là comme un tableau de maître, mais la peinture n'est pas finie, ni sèche...Un peu d'amour encore et de térébenthine, et le sabre d'un capitaine pour défendre la belle contre vents, pourceaux et chimères :)
RépondreSupprimerBesos Orfeenix de mon coeur ♥
Ha tu as raison , j' aurais du mettre en titre " attention , peinture (plus très) fraîche!" Je sais que tu es très occupé et ta présence protectrice me touche d' autant plus, bisettes sucrées mon capitaine!
SupprimerOiseau Orfeenix fragile est la beauté, fragile est tout ce qui se donne en vérité et vous êtes.
RépondreSupprimerje vous enlace et vous embrasse dit alors le poète en son coeur tout retourné
Que c' est joli tout ce que vous dites, j' ai l' impression d' avoir été frôlée par une aile d' ange! Merci!
SupprimerJe crèverai en ayant la sensation d'être pourri de partout !corps et âme !
RépondreSupprimerAlors toi tu es pire que moi dans l' auto flagellation ! J' adore les pourritures comme toi, il te manque juste un peu de salpêtre et ce sera parfait!
Supprimerbon, la belle, tu me bigos un de ces 4, je suis en Bretagne (gratos)
Supprimersuper, ça marche!
SupprimerAh! La toile de l'incube... je l'adore celle-là et cet autoportrait magnifique. Démone, nonne défroquée et quoi encore... ;)
RépondreSupprimerElle est aussi exposée à l' Ange du bizarre, cette expo était faite pour toi! Je n' ai jamais été froquée, je n' avais pas prononcé de voeux, si tu savais comme ce détail de ma vie fascine les hommes, et pourtant sur place ça n' avait rien d' excitant... La tienne doit valoir le détour aussi, j' adorerais que tu la racontes...
SupprimerJ'aurais vraiment aimé voir cette exposition. J'aurais rêvé d'être moine bouddhiste, il y a un absolu dans les ordres même si la réalité doit être autre. Moi, mon absolu c'est l'art, j'ai refusé deux demandes en mariage, peur de plus pouvoir créer. Pas d'enfant, peur de plus pouvoir créer. Bref, beaucoup de peurs mais comme j'étais folle (je le suis encore) et que j'avais le sens du vide, ma vie fut remplit d'histoires dingues. Elle a commencé avec des parents sourds, donc, on peut imaginer que le reste à garder la saveur de l'incongrue. Y'a des bouts pas racontables mais sans aucun regret et totalement assumé. ;) Peut-être que si l'écriture me reprend, j'écrirais des petits bouts. Qui sait? ;)
SupprimerDes parents sourds... Bon sang tu me bats à plates coutures, les miens n' entendaient rien, c' est pas tout à fait la même! Je t' aime beaucoup ma rouge, d' ailleurs tout ce que j' entrevois du Quebec et du Canada a des saveurs extraordinaires.Je serai là pour te lire quand tu te raconteras.
SupprimerAdmirative comme au jour de ma rencontre avec ce démon, ce tableau est toujours aussi troublant et fascinant. Je me demandais quel texte s'y prêterait, j'ai été ensorcelée par ces mots. Bravo.
RépondreSupprimerJ' ai étudié votre blog avant de m' y abonner, je suis prudente ou pas, quel univers, il est bon de buller! Bienvenue.
SupprimerPour ma part j'étais venue plusieurs fois me promener parmi vos mots, arrivée ici au gré de mes pérégrinations chez La Rouge, Rackham ou Mokhtar. Ravie de notre rencontre, soyez la bienvenue aussi!
SupprimerAh la la, ça commence comme ça et ça s' étire sur des années, ce n' est pas raisonnable :)
SupprimerA travers tes mots je te decouvre un peu plus chaque fois que je viens ici isabelle.Et je vois une belle personne.Tu devrais la regarder aussi...
RépondreSupprimerQue la lumiere soit.
Tout est beau à travers tes vitraux, ce sont de bien jolis miroirs!
SupprimerBonsoir Isabelle,
RépondreSupprimerUn beau Poème...(un peu tristounet ?)
Je suis tombé sur ton casier céleste il y a peu (paroles d'ange) et tu n'as... décidément pas trop en t'en faire...
http://www.youtube.com/watch?v=5NV6Rdv1a3I
Poétiquement,
Maxence.
Maxence, tu sais à quel point j' ai tremblé à l' idée de te perdre, la chance , en effet , je commence à y croire, mais reste, reste sinon je perdrai confiance, ce n' est pas une menace, plutôt une supplique.
SupprimerAh ben dis donc ! Sacré autoportrait ! Bah, toute cette religion encrasse l'esprit, crée des tourments artificiels et vains... Heureusement que tu sais t'adonner à des joies plus terrestres (dont je n'ose imaginer la teneur :-)) !
RépondreSupprimerMais toi aussi tu es tourmenté par l' idée du vrai et du beau avec des joies terrestres, n' est ce pas notre condition humaine?
SupprimerOui c'est vrai, mais de moins en moins :-). Et je crois que pour beaucoup la vie se résume en l'unique plaisir des sens.
SupprimerLes plaisirs des sens ne rassasient pas sans l' intelligence au moins des corps, mais je suis sûre que tu l' as déjà expérimenté!
SupprimerAh Isabelle la magnifique, tu m'as manquée! J'étais gagné par la "saudade", je n'ai pu être présent pour mes amis ces jours-ci, je m'en veux. L'épuisement de trop d'activité a chaviré mon bateau. Mais toi isabelle, avec ton autoportrait, ton déchirement, ta révolte de ces conformistes désuets, je t'entends! J'entends ta voix à l'infini, elle porte loin et elle encense par tant de fraîcheur qui nous donne envie de te suivre et de te dire merci poétesse!
RépondreSupprimerMon cher Bizak, comme tes mots sont apaisants , je te renvoie la sérénité que tu m' apportes avec mon affection sincère, repose toi bien de tes saudade nécessaires, bises douces:
SupprimerBravo, chère Orfeenix, pour cette rébellion contre la culpabilisation de la chair et du plaisir. Pour moi, quand on aime, il n'y a aucune cassure entre ce qui est spirituel et ce qui est physique! C'est plutôt leur RENCONTRE qui engendre l'accomplissement d'un épanouissement certain! Superbe tableau qui en dit long sur le retour du refoulé dans cette "voie/voix royale" qu'est le rêve.
RépondreSupprimerEt toi tu es la voix de la sagesse! C' est très occidental la perception manichéenne du corps et de l' âme luttant comme deux adversaires; j' aime ton regard sur le tableau, on est bien dans l' esthétique romantique du dédoublement entre le conscient prudent et l' inconscient pulsionnel en effet!
RépondreSupprimerLa surdité parentale anesthésie pour longtemps.. la même que la tienne pour moi, l'écoute en berne.. mais le réveil fut merveilleux, l'air pur que l'on découvre tout près des alouettes, même si on se vautre de temps à autre dans le composte.
RépondreSupprimer"Docile à lier".. eh eh IDEM ;D
Ah je sens bien qu' on s' est reconnus! Ex autiste, faux rebelle, rééduqué par la beauté, revenant du dark side of the moon, tout pour me plaire!
RépondreSupprimerAh ouaih bien ça.."ex autiste".. tout habité de rien..à attendre.
RépondreSupprimerCeci dit, à propos de "la fuite pourquoi pas".. à cette période recroquevillée, j'écoutais beaucoup Branduardi bien planqué "la nuit semble si claire qu'on aimerais bien mourir pour se distraire"... si ça c'est pas rebelle :D
Vive les malandrins.
... éclipsée autoportée..
RépondreSupprimerLes brumes ici se sont évaporées, c'est très clair,et les mots continuent à danser. Les aveux sont troublants.
Puceau, je voulais aussi refaire le monde :D
Ha ha ha! On ne l' a pas refait mais on ne se refera pas, vive les malandrins, les mandrins , les baladins , les inoubliables inutiles qui font résonner le ciel de chansons et de couleurs, mais tu l' as bien compris, c' est un titre de gloire ici et un mot de passe!
SupprimerBaladin..mandrin.. décidemment ça tournoie les mots ici. Tu serais pas la frangine cramoisie de Red ??!!
RépondreSupprimerHeureusement qu'on a pas changer le monde..qu'on nous laisse nos chimères et nos utopies ;D
Vive l'inutile
Vive toi
Mais si justement! J' ai toujours rêvé d' une jolie sorcière rousse dans la famille! L' inutile, le gratuit, l' art pour l' art, vive nous.
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