samedi 23 mars 2013

Noctifer ou le monologue de l' incestueuse mère d' Adonis.

Schwabe : la mort et le fossoyeur ( tableau vivant que l' on peut admirer pendant l' expo ainsi que le cauchemar de Füssli  et un Von Stuck à s' évanouir!)

Si vous aimez le romantisme noir de Füssli ou de Goethe, les sombres mythes entre sorcellerie et monstruosité, les symboles maléfiques et panthéistes, ne manquez pas l' exposition parfaite "l' ange du bizarre" à Orsay.



Vade retro, Nom noir comme une noire suie!
Va-t-en ô désespoir,quitte moi vide ennui!
Sors d' ici, suicide dont l' assaut me suit!
Quitte moi froide quête qui glace mes nuits!

Maudite dès l' aurore , éreintée de remords,
D'un inceste létal le souvenir me mord.
De ce sphinx opalin l' énigme me dévore...
Achève au crépuscule enfin ma mise à mort!

Nulle aube boréale à ce mal méconnu,
Comme pureté vaine d' un ange ingénu,
Comme un corps violacé, comme une vierge nue,
Mes fluides ont souillé ta carcasse charnue.

Le Ciel ferme les yeux mais ton sang crie vengeance!
La honte clôt mes cieux et mes viles tendances
Me poussent à l' orgie en de macabres danses.
Mon âme est un enfer aux âcres relents rances.



Pour achever la visite , voici selon moi une version du célèbre Dies Irae de Verdi bien plus nuancée que celle du trop vénéré et saccadé Karajan.




43 commentaires:

  1. Je n'ai pas (toutes) les références de ton âme poétesse, juste un oeil jeté en pâture à Wiki dès que je vois le mot inceste ou vierge nue, mais je suis envoûté par ton ami Verdi, et rougi par l'envie d'écouter Puccini, plus mélancolique encore
    :)
    Merci de la ballade cul(turelle)à Orsay, galinette ♥

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    1. Mon pirate, cela t' aurait plu même si la seule référence maritime était le radeau de la Méduse, je subodore que quelques moussaillonnes ayant trempé les plumes dans une encre noire t' eussent mis l' eau à la bouche! Quel délice! Quel troublant supplice!

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    2. Oui, ça m'aurait plu, surtout avec un guide érudit comme toi (et des moussaillonnes allumées jusqu'aux dents :)Quel délice, oh ouiii ♥

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    3. Je n'ai aucune prétention mon pirate mais j affirme que c'est beau.

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  2. Grand souffle théâtral! Cela me rappelle quelque peu la tragédie grecque et toute la catharsis qu'elle implique. Je suis sûr que tu pourrais écrire toute une pièce sur ce mode-là! Tu n'as rien à perdre, à essayer!

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    1. Montre moi le chemin,je te donnerai la réplique.

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    2. Peut-être bien, un jour, pourquoi pas! ;-)

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    3. Et ce serait un grand honneur car je répète que c' est toi l' écrivain, en toute humilité!

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    4. Merci, chère Orfenix, de m'encourager tout le temps. Inutile, ma grande, de rappeler que tu es la modestie incarnée.

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    5. L' humilité c' est se voir tel qu' on est!

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  3. Je reçois tes mots comme une gifle matinale qui n'est là que pour réveiller les neurones qui sont restés dans les rêves en rose et bleu :)

    C'est magique, maléfique, enfin tout ce que tu veux.

    J'ai noté les allitérations en "s" qui me rappellent celles d'un très célèbre auteur :)

    A bientôt

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    1. J' ai dans l' idée que tes neurones ne sont pas difficiles à réveiller! Je crois qu' on a toutes les deux l' amour du même auteur et que la métempsychose a fait son oeuvre en toi.

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  4. Je suis prise les yeux dans le tableau. Comme le fond est beau avec tout ses filaments noirs qui tombent. La mort est une belle femme, on ne s'en sort pas. Et ses petites pousses en premier plan, qui annonce la nouvelle vie qui rejaillira de la terre. C'est magnifique ce blanc. Pureté et mort. Le vert est une couleur particulière, nature, vie extra-terrestre et poison et magie. J'aime beaucoup et avec tes mots qui fouettent c'est la totale. Bon dimanche Orfeenix, qu'elle soit douce cette journée.

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    1. Chère Rouge, si tant d' espace ne nous séparait pas, j' aurais eu grand plaisir à la faire avec toi pour entendre ce genre de commentaire!

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  5. Oh! Quel plaisir à imaginer ce parcourt avec toi, chère Orfeenix. Sincèrement, j'aurais aimé entendre ta vision sur ces ouvrages.

    Ce tableau (pour moi) est fait d'un passé mort, l'arrière plan. Cette zone magnifique qui dit ce qui ne reviendra pas à la vie. C'est la grande muerte. Le milieu du tableau où ce situe la scène comme la célèbre dernière que tout le monde connait mais celle-ci parle de l'homme seul, face à sa propre mort dans un présent qui est déjà entrain de mourir. Le présent est implacablement à l'orée de la mort, c'est pourquoi l'humain a de la difficulté à y demeurer. Et puis en avant plan, un bien fragile future mais qui pourtant est déjà entrain de prendre racines dans les pieds de l'homme. L'ange noire est la magicienne du temps mais moi quand un peintre me dit de regarder ce qui flamboie, je regarde ailleurs et c'est bien souvent à ces endroits, que je perçois des indices encore plus passionnants. ;)

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  6. Oh! J'ai vu sa toile sur la douleur. C'est magnifique. Merci de m'avoir ouvert les yeux sur ce peintre. Toute sa symbolique est fascinante. Ah! Ta poésie lui va comme un gant.

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    1. Merci d' alimenter mes regrets! C' est vraiment, vraiment intéressant et tu m' ouvres les yeux.J' ai la fâcheuse habitude de regarder une peinture intérieurement et de la polluer par des références musicales ou littéraires qui font qu' une heure après je peux confondre les couleurs et parfois même le sujet, c' est pourquoi je ne vais jamais seule à une expo pour qu' on me raconte la vérité et non le souvenir romantico comique que j' en garde.J' admire sincèrement ton sens du détail, moi, l' handicapée de la photographie qui n' ai jamais su voir.

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  7. Oh! Tu vois très bien mais différemment peut-être que le voyeurisme du pictural. Je te lis et je vois, donc tu vois.(Selon moi, ce qui n'est en rien une vérité.) Quand un peintre cache en grande partie un tableau par une forme noire et bien il souhaite que l'on fuit dans les détails lumineux. L'oeil est attiré par la lumière. Ici, elle se trouve dans le passé et le future, le présent est plus trouble. Ce peintre est agace car il a mit un rideau de filaments pour que notre esprit cherche dans le passé l'énigme. Je n'arrive pas à bien visualiser le fond de la toile mais selon moi, c'est là qu'il faut débuter la rechercher.

    Mon oeil: Frappe la forme noire, se sauve dans le fond claire, s'accroche dans les filaments, revient à l'homme puis au trou et termine sa course avec les pousses. Quelle chemin ton oeil a prit quand tu as découvert ce tableau? Peut-être qu'il a de multiples manières de lire ce tableau? Qui sait?

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  8. Excuses-moi, je suis parfois volubile. Je crois que tu as bien défini la façon de voir de celui qui écrit. Regarder par en dedans et cela pour moi n'a pas moins de valeur dans le voir qu'une autre façon de voir.

    Grand coeur et grande dame, que tu es qui voit beaucoup de choses et qui ressent tout autant. Tu peux bien aimer Lisa. :D Bises.

    P.S.: Je dois absolument travailler sur un document qui me pue au nez. Beurk. J'y go!

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  9. Là tu me fais comprendre quelque chose, je ne prends pas de chemin, je fais une entrée fracassante... J' essaierai ta démarche dès ma prochaine expo, j' ai prévu d' aller voir " sensualité et spiritualité, à la recherche de l' absolu" au musée Jean jacques Henner, rien que pour le titre!
    "Un document qui pue au nez!" Il ne manque plus que l' accent québéquois à cette expression truculente.Des becs à toi La Rouge!

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  10. Baudelaire lui-même n'aurait pas trouvé de tels mots incisifs pour pourfendre la mort!Ton poème lié au tableau, sonne l'hallali de la mort en observant surtout sur le tableau-ce qui n'a pas échappé à La Rouge- ses menus détails: la résurgence de la vie(les pousses)et toutes les belles couleurs!J'ai adoré l'échange de vos propos entre toi, Isabelle et La Rouge,sous l'oeil et la sensibilité de Moun, la poétesse!
    Vous trois debout, la mort n'y peut rien, vous avez toujours donné la vie!

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    1. C' est vrai qu' on a un petit côté " trois Parques"! Bisouillettes mon Bizak!

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  11. ...les divinités maîtresses!

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  12. La qualité baisse, attention.

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    1. Qui que vous soyez merci, ce poème date de quelques années.

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  13. C'est avec ce genre de commentaires insipides que la qualité des commentaires baissent... eurk.

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    1. Tu as raison La Rouge! Naïvement j' y ai vu de la critique constructive mais il vient de m' insulter et ne mérite donc pas d' être publié. Tu es plus perspicace!

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    2. J'ai pas senti de la douceur mais de la condescendance et je crois que personne n'a besoin de cela dans la vie. Et surtout que ta générosité, ne mérite aucunement ce genre d'attitude. Prends soin de tes pousses, elles le valent car c'est toi. Bises québécoises.

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    3. Cette attitude chevaleresque me plaît bien!

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    4. J'appuie La Rouge! Les cancres-là, infestent la toile!

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    5. Entre soeurs Parques, faut s'entraider. ;) Morta me va et toi?

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    6. Grâce à toi je viens de relire leur histoire pour rechercher leur nom et je me rends compte qu' on les représentait comme de vieilles femmes peu avenantes, donc déjà je m' en excuse! Apparemment Nona file la quenouille et Decima tisse, ce doit être grisant de broder le destin des hommes, alors Decima oui, parce que la quenouille, bof! A bientôt Morticia!

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    7. Et un autre mousquetaire, merci mon Bizak! Je reste circonspecte tant que je n' ai pas identifié ce troll car mon humanisme baba cool me pousse à trouver de l' intérêt à toute forme de langage, une joute oratoire enflammée peut être passionnante!

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    8. Hé! Hé! Ce sont peut-être elles dans le test de Rorschach?

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    9. Même inconsciemment tu m' inspires!

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  14. Ecrire aide à se tenir droit, si, si, si ! preuve en est...

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    1. Se tenir droit en ce qui me concerne , c' est vite dit!

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  15. Meinhardis j' ai pour principe de ne plus publier les commentaires anonymes insultants pour ne pas encourager la lâcheté, mais venez donc " à visage découvert" nous pourrons faire des comparaisons enrichissantes...

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    1. O, les insultes ont le don de me donner du courage, cependant, il est exact que tu as raison...je me plaignais intérieurement de ne pas avoir de com, j'ai donc décidé, de ne plus les modérer systématiquement, mais répondre à tout un chacun est fastidieux...et je crains aussi des pièges, comme celui de glisser des liens pédophiles...Qu'est-ce qu'il te disait Meinhardis au juste, qu'on rigole !

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    2. Tu n' es pas responsable de tes commentaires, légalement on ne peut pas te les reprocher...
      Pour en revenir à Meinhardis que je n' ai pas du tout identifié comme deux de mes anciens trolls, c' est le ton employé qui m' a gênée, en gros il disait " Tes poèmes sont beaux, mais pourquoi tu montres ta gueule, ça sert à quoi de montrer ta gueule, ça gâche tout". Je ne peux même pas dire que cela m' ait vexée car je n' ai aucune prétention dans ce domaine, j' aime que les gens sachent à qui ils ont affaire tout comme j' apprécie de mettre un visage sur des mots.

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  16. Bonsoir Isabelle,

    http://www.youtube.com/watch?v=rZz8r8ZE93I

    Poétiquement,

    Maxence

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    1. Merci de ta précieuse présence , j' espère que tu ne vas pas tourner notre page!

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Lâche toi de toute façon tu es modéré...