Piero Della Francesca
Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu' ils font
Qui donc aura l' idée de ce que pèse l' âme,
Existence du corps ,essence de la chair,
Substance usée honnie de tous nos êtres chers,
Du suc d' homme goûté aux gouttes d' eau des femmes.
Si je t' eusse crée pour qu' à la fin tu susses,
Combien je sacrifiai ma déïfique moëlle,
Combien je retraçai sur la terrestre toile
Des calices de sang qu' inconsciemment tu suces,
Peut-être eussé-je au Mal accordé mon pardon.
Mais je subodorai l' ignorance enfantine,
Le coupable abandon des chapelles sixtines,
En espérant le lys au milieu des chardons.
Je ne t' en veux pas plus qu' une mère à son fils,
Reniant sans y songer les voeux de son baptême,
Je souffrirai l' affront de tous tes anathèmes
Pourvu que le vrai jaillisse des orifices.
Si la bouche se tait,que les pierres s' écrient,
Jamais un seul iota ne doit être changé,
Par delà les famines , les hosties mangées,
Qui veut rester vivant relise les écrits.
Très fort, chère Orfeenix! Mots superbement sertis.
RépondreSupprimerTu tutoies les cimes poétiques. Tout est à sa place
comme longuement mûri. Oui, grand est le Pardon!
Bonne continuation sur cette lancée!
Grands aussi l' amitié et le respect quand on n' a rien à se pardonner!
SupprimerDébuter une journée par un tel poème est un gage de bonheur...
RépondreSupprimerOn partage la même définition du bonheur,la saveur de l' art, je regrette seulement l' odeur et le bruit du papier, mais quel délice, ces articles, ces textes à portée de vue sur les sites!
SupprimerTon langage fleuri et imagé affole mon décodeur et je t'imagine au Vatican attendant une fumée que tu n'avaleras pas cette fois-ci...Nous verrons si Nostradamus avait raison, le compte a rebours à commencé :)
RépondreSupprimerBesos galinette ♥
Hééé, tu ne perçais pas aussi facilement mes mystères autrefois, je ne peux plus rien te cacher! bises mon solide et fidèle ami.
SupprimerLa chute de l'église et Michel de Notre-Dame. J'ai pensé immédiatement à ses versets apocalyptique et me suis dite, ça y est... on y est. On verra bien la suite du monde et si il y a une montée de l'autre côté.
SupprimerL'an passé, j'ai clairement perçu le réveil du chaos. Ça parait débile mais sans être certaine de rien, me suis dit que cette vieille énergie là, ça me se rendort pas sans se nourrir d'un solide éclatement. Enfin, une solide impression que je qualifierai jamais de vérité.
Magnifiques mots Orfée et une belle soirée à toi.
J' aime ton humilité, souvent les intuitifs sont accrochés à des certitudes ; moi aussi je sens beaucoup plus que je ne sais...Et là je dois bien avouer que jusque là toutes les fins du monde annoncées m' ont bien fait rire, mais ce coup ci, je perds le sens de l' humour.
SupprimerJe suis malheureusement d'accord. Moi non plus, je ne rigole plus.
SupprimerQuand bien même entendrais-je le chant des sirènes, mon âme se refuserait toujours à croire qu'il puisse pousser des lilas dans le champ du potier!
RépondreSupprimerMerci Isabelle pour ton poème qui dégage un parfum de sainteté en ces jours de la réoccupation de la chapelle Sixtine!
Toujours aussi sage, même les maudits n' ont jamais associé de fleurs au désespoir contrairement à la mélancolie.
SupprimerAh, tu t'étais assagie niveau hermétisme, mais pour repartir de plus belle ! Ce n'est pas pour me déplaire : ce qui résiste n'en a que plus de prix.
RépondreSupprimerOn retrouve tes thèmes de prédilection. Très brut, très fort et très charnel aussi tout ça...
Merci cher Marginal, mais il n' est pas très cabalistique celui là, c' est juste que j' ai baigné dans la sauce biblique et que c' est un jargon de " spécialiste" dans lequel tu n' as pas autant mariné...C' est bien malgré moi qu' il te résiste, je vénère l' inaccessible sobriété!
SupprimerQu'en penserait pape François de ce poème "bienveillant"... et je crois que l'on peut faire pousser un lys au milieu des chardons, c'est celui-là même qui sera le garant de la beauté, de la pérennité des espèces et des âmes.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la richesse de tes rimes ; une utilisation optimale de la langue française... Bravo
Au plaisir
J' espère qu' il est bienveillant, je l' espère vraiment! Moi , je te dis bravo, au premier abord, tes vers semblent précieux comme ceux de la Pléïade et aux lectures suivantes, ils ont la profondeur des maudits.Je suis toujours heureuse et émue en te lisant.
SupprimerJe n'ajouterai rien aux dithyrambiques puiqu'elles ont toutes été usagées, je dirai seulement (passé avoir savouré) que ta plume est à double lecture très profane mais qu'elle pourrait tout aussi bien servir à expliquer le Monde en patronage ;)
RépondreSupprimerJe te mentirais si je te disais que cette échelle n' a qu' un degré, merci pour cette double lecture qui me fait doublement plaisir.
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