jeudi 8 novembre 2012

Hameceurs

Lee Jeffries : faces

 Ils ont goûté la vigne, humé le réséda,
 Lu chaque livre hélas, mais leur chair n' est pas lasse,
Trempé dans les tripots, baigné dans la mélasse,
Gémi lorsque ce siècle en poudre décéda.

 Plus cabossés que feues carrosseries de casse,
 Bardés de cicatrices tels d' anciens soldats,
 Revenants de la guerre, alourdis de bardas,
 Désuets Cyranos, Capitaines Fracasse,

 Artistes, savants fous, sages un peu fadas,
 Dandys qu' aucune mode à la fin ne déclasse,
Immortels patinés par le feu et la glace,
 De leurs paradis purs brandissant le mandat,

 Ils incantent la terre humiliée à voix basse;
 Leur chant est l' hallali de saintes armadas,
Alliés désenchantés, Familia Sagrada,
 En vos traits dévorés je vois la Sainte Face.


 

19 commentaires:

  1. Tu aimes les pirates, c'est sûr...

    Je ne suis pas si aveugle et si buriné, mais je lis en toi plus que l'amour des mots, celui des gens vrais, humains, communs et aventuriers, faiseurs et hors du commun...comme toi-même ! :)

    Besos poétesse au grand coeur ♥ :)

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    1. En effet j' aime " les gueules" qui traduisent l' être non lisse et chaotique, mais les pirates de mon coeur n' ont pas gardé beaucoup de traces, quelques cicatrices à peine visibles et le regard aiguisé...Bises mon pirate qui a su rester entier!

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  2. Excellent poème dédié aux marginaux magnifiques de toutes sortes !!!

    Et bon choix de chanson : j'adore les Red hot !!!

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    1. Moi aussi et surtout one hot minute, le plus rageur! Par contre j' ai emmené quelques élèves à un de leurs concerts et le bassiste nous a exaspérés avec ses caprices assaisonnés de descente post inhalatoire, ô deception!

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    2. L'essentiel est que tu les aies emmenés ! J'aime les profs qui emmènent des élèvent voir les Red Hot ! Les profs de français sont souvent les plus ouverts (enfin pas tous, beaucoup de profs sont peu intéressants).

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    3. Je ne pense pas être l' archétype du prof idéal, mais je suis toujours très flattée d' être invitée aux concerts, anniversaires et soirées diverses malgré mon grand âge, merci de le voir sous cet angle.

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  3. Chère Orfeenix je ne connaissais pas les Jeffries
    et ce visage/paysage-là est du grand canyon! et puis quelle verticale ...je pourrai le regarder des heures
    Votre poème se hisse jusqu'à lui et "la Sainte Face"

    "Ils incantent la terre humiliée à voix basse"

    merci pour ce face à face

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    1. Je suis fascinée par les photographes de l' impossible, après Diane Arbus, celui là , même si le traitement est un peu plus artificiel, m' a coupé le souffle, la laideur et la beauté sont des jumelles.

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    2. Je connaissais Lee Jeffries et j'aime aussi ce qu'il fait : des vrais queules ! On voit effectivement le beau dans le laid...

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    3. Peu de gens le connaissent dès à présent, bravo de faire partie du petit nombre.

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  4. "en vos traits dévorés, je vois la sainte face"...oh !!!
    je ne sais pas si j'aurais le courage d'aller jusqu'au bout ! la vie nous ratiboise, c'est affreux !

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    1. Ha ha ha! Ne t' inquiète pas , toi tu es une icone, le temps te dorera sans te flétrir!

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    2. bien dit Orfeenix!oh Je ris toute seule en vous lisant Le Gall! C'est tragique pourtant et pas drôle notre aventure...

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  5. Un visage buriné décrit les mille et une vicissitude de la vie! Quel miracle que la photographie pour témoigner de l'indifférence galopante et de la pauvreté dévorante de notre siecle! Victor Hugo tomberait des nus et s'exclamerit: C'est pas fini?

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    1. Victor Hugo qui a écrit l' homme qui rit fut le premier photographe de la monstruosité en effet, ta culture française ne cesse de m' émerveiller!

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  6. On n'a pas fini de s'inspirer de ton blog, chère Isabelle!
    Et puis avec tes poèmes comme ceux de brigitte,la culture française nous émerveillent toujours plus!
    Bises émerveillées comme a dit...peut être!, le poète.

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    1. Dit par toi c' est encore mieux! En parlant de culture, la tienne me manque,j' ai hâte de retrouver tes articles d' une grande sagesse.

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