dimanche 3 juillet 2022

Résilience résiliée

 L'Enfant malade

 

 Munch, L'enfant malade.

Je n'arrive pas à publier de commentaires, mon compte m'échappe, mon unique lecteur sache que je me bats avec une longue maladie comme on l'appelait autrefois mais que je la prends comme une fabuleuse opportunité d'expiation et de propritiation, de toute façon, il faut bien que notre tour vienne, et je suis très entourée, aimée,  fleurie, choyée. Enfin, une méditation sur le terrain, je prie pour toi aussi Chris.

D'après le psaume 22

 

Pourquoi m'abandonner, ô mon Père, ô mon Dieu?

Le salut reste loin de moi quand je gémis,

Pourtant tu es si saint, tu habites tout lieu,

Le jour je crie d'effroi, la nuit mon corps frémit.

 

Tu délivras nos pères, sauvas leurs troupeaux,

Vers toi ils ont crié, en toi ils se confièrent,

Point ne furent confus et je n'ai nul repos ,

Un ver non plus humain, risée de l'homme fier,


L'opprobre et le rebut: ceux-ci hochent la tête,

Ceux -là ouvrent la bouche en se moquant de moi,

"Que le bon Dieu cautionne sa stupide quête,

Qu'il le sauve , attendri par ses pauvres émois."

 

Mais oui, tu m'as tiré d'entrailles maternelles,

J'ai cru sitôt sorti du giron de ma mère,

Ma foi s'est affermie sur tes lois éternelles,

Ne m'abandonne pas à cette angoisse amère.


Les taureaux de Basan, les monstres m'environnent,

Leur mâchoire de lions terrifiante rugit,

Venez à mon secours car l'horreur m'éperonne,

Mes os se sont disjoints, mes eaux se sont rougies.


Mon coeur est de la cire, il fond dans mes entrailles,

Ma langue desséchée s'attache à mon palais,

L'attroupement de chiens, de scélérats me raillent,

Poussière agglutinée qu'un peu de vent balaie.

 

Les docteurs de la loi m'observent et me scrutent,

Ils me percent les mains, ils me percent les pieds,

Je compte tous mes os, en vain contre eux je lutte,

Mes jours sont décomptés, mes actes sont épiés,

 

Le fil de mon destin sera tiré au sort,

Ils ont éparpillé mes moindres vêtements,

Ne vous éloignez pas, restez, Dieu saint et fort,

Venez à mon secours car je sais qu'on me ment,

 

Délivrez moi du fer, délivrez moi des dents,

Sauvez moi des vautours, sauvez moi de la hyène,

Afin que je célèbre d'un amour ardent,

Le doux nom de Yahvé d'une hymne musicienne. 


Le temps viendra bientôt qui le rétablira

En toute royauté, sertie des ses miracles,

Ses saints souvent bafoués, il les ennoblira,

Eclairés des rayons d'immortels tabernacles.

 

 

 




 



 

 



6 commentaires:

  1. Oh, mon Isabelle ! Tu portes le nom de la race de ma défunte chatte, ma Puppy, qui m'envoie des signes de son au-delà (et je ne plaisante pas). Ton poème est si magnifique, mais bon sang, édite-les chez Amazon ! Ils méritent le papier plus que l'écran. Ton seul lecteur ? Allons donc ! J'envie ta foi ! Et tiens-moi au courant. Il n'y a pas de raison que tu ne t'en sortes pas. Je prie pour que tu n'aies pas pris la Vaxx !

    Voici ce que j'avais écrit à 18 ans.

    POEME POUR UNE ABSENTE (A ma grand-mère. Le 6 Octobre)

    La mer s'est retirée de toi
    Et du lit sage où tu dors
    Et t'a laissée reine tranquille

    A la pleine lune de la mort
    Au plus clair de la nuit
    Tu chanteras d'autres exils

    Sur une épave le vent sans loi
    Te mènera à d'autres espaces
    Et toi plus transparente que l'eau
    Tu rêveras de nos visages

    Les yeux brûlants au vent de l'oubli
    Tu hanteras ma mémoire
    Aux équinoxes de septembre

    Et tu reviendras vivre à l'automne immobile
    Quand octobre t'aura recouverte
    De l'or de ses douleurs
    Et de ses tourbillons de feuilles mortes

    Et le printemps sera là à t'attendre
    Quand Avril chante les vergers
    Je serai là couché et masqué d'or
    Comme un guerrier à terre

    Je sais que La Mort aura ton visage

    Alors la solitude assouvie
    Tes yeux constellés d'étoiles
    Tu partiras bien loin de l'automne
    Vers une saison autre

    La voix étrange et salée de la mer
    Regorgera de sang les digitales de tes lèvres
    Et la terre sombre et généreuse
    Redressera tes doigts comme des cathédrales

    Le sommeil égrènera en toi
    Des souvenirs de soleil et de pluies
    Mais lentement la mer sourde dans ses marées
    Remontera en toi à la lune haute

    Et comme le temps qui remonte
    A travers les déserts et les dunes
    Tu rouvriras les yeux à d'autres paysages

    Le sourire neuf drapé d'or
    Et le corps drapé de pluies nouvelles
    Tes yeux se rouvriront au mauve
    Des arbres de là-bas

    Et quand le ciel descendra
    Tu ressembleras à la mort drapée de bleu
    Je serai là debout et masqué de lune
    Comme un apôtre-roi

    Je sais que La Vie aura ton visage.

    Et à 16 ans.

    LA BLESSURE

    La blessure béante d'une tombe
    Crache les ombres naufragées
    Des océans écrasés sous les paysages lunaires
    D'un soleil frisson qui suinte ses lueurs pâles

    Les visages décortiqués s'emmêlent aux eaux
    Qui coulent mourir au pied d'un calvaire
    Où les soleils blafards viennent épouser
    Leur absente lumière.

    J'en frémis ! Francis avait donc raison : Gab est bien fils de l'Ankou. Je lui en ai voulu, mais au fond ne m'avait-il pas prévenu ? "Je suis plage, tu es cimetière".

    MONOLOGUE

    Le soleil est-il de pierre
    La nuit est-elle de nacre
    Dans ce pays sans nom
    Les sources exaltent-elles la soif
    Les fleurs frissonnent-elles au vent ?

    Les fruits mûrissent si bien sur la tombe

    Mais ta main ne cueillerait ici
    Qu'un dédale de verrues
    Incrustées de symboles
    Que quelques prières de veuves
    Fascinées par un nom

    La lune morcèle-t-elle le nacre
    Le ciel consume t-il la pierre
    Y-a-t-il dans l'étang des miroirs
    Où tu es beau
    Y a t-il dans le silence des moissons de murmures ?
    Parle !

    Les fruits mûrissent si bien sur ta tombe

    Tes yeux ne verraient ici
    Que des plaintes enfouies dans l'écho
    Que des arbres évanouies et des fleurs

    Y a-t-il une mer pour les rivages
    Y a-t-il une étoile pour les lueurs
    Parle !
    Dis-moi qu'il n'y a pas d'église
    Pas de statue pas de cierge
    Dis-moi !

    Les fruits mûrissent si bien sur ta tombe.






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  2. Quelle merveille de poème , j’ignorais ce talent supplémentaire ! Merci c’est un très joli cadeau , je me délecte des mots tu les sais bien ! J’ai fini avec la chirurgie , les cicatrices et les anticoagulants , je suis percée , transpercée , cousue, recousue , et j’aborde dans quelque jours la terrifiante chimio radio curie , quelle aventure ! Et toi comment vas tu? Je ne te connais pas tant que ça mais je t’aime bien . Ne t’inquiète pas , tu sais bien que je suis anti vax et tout le toutim , mon problème remonte à la puberté , aucune compromission avec cette république de merde !

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  3. Réponses
    1. Décidément je ne suis pas née avec une souris dans la main! Il suffisait de déconnecter tous les comptes et d'en reconnecter un , bon à savoir! Champagne! Je suis momentanément guérie sous réserve de récidive, délestée de bien des certitudes et enrichie d'une bonne dose de gratitude pour tout le personnel soignant, merci d'avoir manifesté ton inquiétude, toute forme d'amitié m'a fait chaud au coeur, la bise!

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    2. Merciiiii.. Voyons voir si je peux poster mes coms. C'est devenu un cauchemar ce blogger, je n'ai pas pu te répondre sur mon propre blog...

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Lâche toi de toute façon tu es modéré...