dimanche 9 novembre 2025

Fellini, tous ne sont pas morts à Venise


 

 Helen Margaret MacKenzie - Autoportrait avec chat - Peinture à l'huile  écossaise Art Déco des années 1920 - Femme artiste en vente sur 1stDibs  France

 

 Mac Kenzie, autoportrait avec chat

 

 

C'est au mois de novembre la fête des morts,

Entre brume et frimas ce mois carnavalesque

Sème sur les perrons les figures grotesques

Pour terriifier les gueux étreints par le remord.

 

Pour hiberner se terrent blaireaux et belettes,

Le vent pousse au dehors sa sinistre chanson,

L'horrible fossoyeur réclame sa rançon,

Quand se tordent les arbres tels d'affreux squelettes.

 

Enfouie sous un monceau de tissus doucereux,

Un bon livre à la main, dans l'autre  un petit verre,

Je plonge mes yeux pers dans le regard sévère

D'un chat couvant mes pieds de ses poils chaleureux.

 

Jalouse -t-il l'amant qui sans cesse me hante,

Ou l"univers de rêve que m'offre un roman?

Il ignore que si je m'évade un moment,

Le même homme m'obsède qu'il pleuve ou qu'il vente. 

 

samedi 4 octobre 2025

Lettre à l'élu

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 Séphora, chapelle Sixtine.

 

 

 Je t"offre l'eau  de source de belle fontaine,

Te souviens-tu,nous allions nous désaltérer,

Cette immense forêt aux aubes éthérées

Enferme en son calice des sources lointaines.

 

Jadis, j'ai refermé le vantail de ce bois,

Les gardiens de l'obscur avaient scellé  sa porte,

Tu m'as crue  régnante mais j"étais comme morte,

Moins que Diane plutôt pauvre biche aux abois.

 

Bien des trophées ornent ton pavillon de chasse,

Pour que l'on se retrouve, il fallut des battues,

A notre histoire s'érigèrent des statues,

L"amour-propre jamais de gloire ne se lasse .

 

Si je devais tirer fierté d"amours d"antan,

Par delà les émois des anciennes misères,

A l'endroit même où les mensonges s'enlisèrent,

Je me contenterais d'aimer un fou chantant. 

 

 

 

 

 

 

vendredi 25 juillet 2025

Ether

Charles Lefevre, L'âme exilée  

Retraite au Pointet avec ma fille. 

 

 








Le monde décadent n'a plus rien à m"apprendre;

J'ai usé à la lie tout ce qu'il exsuda,

J"ai expérimenté tout ce qu"il éluda,

Payant le lourd tribut qu"aux Césars il faut rendre.

 

J'ai connu plus de joies que la mer déversa,

Bien plus d'amères nuits qu'aucun soleil ne brûle,

De planète éclatée en solitaires bulles,

A profusion le vide, ou plein, vice et versa.

 

Parmi tous les refrains d'idées obsessionnelles, 

Une seule question résonne vérité:

Cela servira-t-il pour mon éternité ?

Où vont après la mort les âmes personnelles?

 

Nous pouvons constater que le corps se corrompt,

la matière livrée au temps est si fragile,

Qu'en est-il de l'esprit, de la pensée agile?

A fondre dans le ciel ils semblent bien plus prompts.

 

Je crois qu'ils sont conçus pour une immense gloire,

Créés par un seul Dieu qui les attire à Lui,

Son Verbe sur l'erreur  est la lueur qui luit,

Relisez l'Evangile, c'est notre mémoire. 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

mercredi 2 juillet 2025

Le veau d'or

 

 Faust,Gounod, opéra comique, premier juillet

 

O ma belle innocente ivre de pureté,

Par quel envoûtement as-tu été séduite,

A quels débordements as tu été réduite,

Quel mâle t'a soumise à tant de dureté...

 

Et toi pauvre imbécile, avide de jeunesse,

N'as tu pas décelé sous ce masque effrayant,

Le diable et ses suppôts qui sans cesse veillant

Ternissent l'avenir, corrompent ses promesses.

 

Le monde indifférent de cette triste époque

Est sourd à ces accords de jugement dernier,

Le peuple très sournois a  lentement renié,

Du fatal dénouement le Dies irae baroque.

 

Et pourtant le destin de cette Marguerite

Triste amante d'un fou, trop belle dulcinée,

Rappelle que nos vies peuvent être ruinées

Si nous restons de glace au Seul qui les mérite.

vendredi 23 mai 2025

 

 Demi monde

 r/midjourney - The robotic version of Maria awakens.

 Version robotique d'après Métropolis de Fritz Lang

 

 

 Un fabricant de rêve, un savant miroitier

Dessina mon palais sans portails ni fenêtres,

Un soir sans décliner, une aube sans renaître,

Tu y serais mon tout, j'y serais ta moitié. 

 

Les lueurs emmêlées enroberaient la danse

D'un savant pas de deux  où les lèvres s'effleurent,

Dans la lune affligée, sous les saules qui pleurent,

Je crierais mon amour face à la mer immense.

 

Tu aurais façonné un berceau de tes mains,

Auréole ceignant le plus beau petit d'homme,

La nature dormant son pacifique somme,

Déroulerait sans fin son sage parchemin.

 

Les germes de la terre seraient la pâture

D'animaux aux yeux doux, compagnons silencieux,

Nos ferventes prières montant jusqu'aux cieux

Remercieraient pour l'abondante nourriture.

 

Un être intelligent aurait enfin compris

l'inanité croissante des mondes factices,

Pressant sur le bouton qui éteint la matrice.

Univers virtuel, reçois tout mon mépris!


 

 

 

 

 M. le Magnifique, mon géant danois pour toujours

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche 20 avril 2025

Bloc opératoire

Karl Henrich Bloch Résurrection

 

 Fil:Carl Heinrich Bloch - The Resurrection.jpg

 

 Ne rions pas avec cette sublime réalité

 

 Quand une écologie, fée verte un peu toquée,

Nous inonde éplorée, de ses eaux minérales,

Creusant les faux sillons de sa fosse morale,

Sceptique,je l'avoue, j'ai tendance à bloquer.

 

Si d'une épidémie la terre suffoquée,

En vient à succomber d"après de noirs tocsins,

Espérant sa survie de supposés vaccins,

Sceptique ,je l'avoue, j'ai tendance à bloquer.

 

Quand une intelligence étrange est évoquée,

Révoquant les errances des pensées humaines,

Masque de la raison, supercherie malsaine,

Sceptique, je l"avoue, j'ai tendance à bloquer. 


Quand une religion révélée est moquée,

Attestée par la mort de millions de martyres,

Par l'or,à l'origine, et l'encens et la myrrhe,

Le sceptre, et coetera, j'ai tendance à bloquer.

 

Quand mon âme éthérée, de remords disloquée;

Souffre d'inopportuns appels téléphoniques,

Subissant ,perturbée l"assaut cacophonique,

Sadique, je l'avoue, j'ai tendance à bloquer. 

 

 

https://youtu.be/a1t3aR7VI9E?si=6DjS75otqBtoN3ZR



 

 

 

 

dimanche 6 avril 2025

neuf ans comme neuf

 

 

 

 

 Aquarelle en liberté: le pont Charles

 

 

 Me vient à la mémoire une odeur de benjoin,

Le veni creator murmure à mon oreille,

Un sentiment de joie à nulle autre pareille:

Si c'était à refaire , je saute à pieds joints!

 

La chapelle petite, froide, un peu sordide

Où je t'ai fait le voeu de ma fidélité 

Peut attester le sceau de la solidité

De ce lien consacré par notre union splendide.

 

Je reste fascinée par chacun de tes mots,

Tes rires et tes chants ont fait fondre la glace

De mon coeur congelé, chauffant mon âme lasse,

Tu revifies mon corps du sang de tes émaux.

 

Ce qui semblait obscur, périlleux ou néfaste,

Tu l'as anéanti en tant que chevalier,

Entre les arcs boutants, la nef et les piliers,

Grâce à toi mon église a retrouvé son faste.

 

Tu sais tisser le fil souvent effiloché

Des trames d'un destin fait de drame et de luttes,

Par delà le fracas des nombreuses rechutes

Tu m'ouvres l'avenir d'un millier des clochers. 


La lune de miel du peintre; Leighton

 

 

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