
A ma Vaudoise préférée qui adore mes provocations
Ayez pitié de nous vous les politiciens,
Avant de condamner notre immoral naufrage,
Car vous mêmes souvent nous rendîtes hommage,
Eblouis par nos corps tracés par un Titien;
Restez sourds à l' appel des idées partisanes
Des droites surannées aux gauches maladroites,
Partageant tour à tour une rigueur étroite,
Promptes à condamner l' utile courtisane.
Ne nous immolez pas aux autels du scrutin,
Arguant quelque hôtel borgne ou la justice aveugle,
D' infréquentables bois où des malades meuglent,
Entendez la supplique des pauvres putains.
Elles n' attendent pas d' intenables promesses
Tout en tenant les leurs contre quelques billets,
Doucement elles pleurent leurs trésors pillés,
Quand lors d' une occasion elles vont à la messe.
Nul mépris du passé, du sang ou de la race
Ne freinera leur chair ardente à consoler
Les frimas qui saisissent les déboussolés,
Ces esthètes transis amoureux de la grâce.
Des épouses blasées elles sont les boniches
Empêchant les maris frustrés de divorcer,
Sous leurs doigts si savants la mort désamorcée
Offre à ces saintes fées ses plus glorieuses niches.