jeudi 21 novembre 2013

Aux loups soeurs

Les frères Carrache: Rémus et Romulus alimentés par la louve romaine.


La terre n' est pas tendre à ses intermittents,
 Les parieurs du hasard sur des roulettes russes
 Défiant les blizzards au nom du roi de Prusse,
 Tambours guère battants de troisième mi-temps...

 Les manches rapiécées, nonchalamment ils errent,
Sourires mal rasés aux bouches assoiffées,
Un visage d' enfant aux rêves décoiffés,
La larme au coin de l' oeil, fredonnant de vieux airs.

 L' attente a délaissé les pics de leurs rivages,
Entre deux vins, deux mers, deux destins , entre deux.
Au littoral jonché de cadavres hideux
Nulle voix égayée n' annonce d' arrivage.

 Nul cor ne retentit pour ces loups solitaires,
 Hors le cri abyssal de murène, peuplé
 De sirènes de grotte aux antres décuplés,
 Sanctuaires scabreux, sulfureux presbytères...

 Ces détrousseurs de morts avides de butin,
 Leur trésor momifié s' est mu en boue liquide,
 Prisonniers de harpie à la langue bifide,
 Ils hâtent leur naufrage en se croyant mutins.

 Alors échoués,détruits n' ayant plus rien d' un homme,
 A d' anonymes seins ils vont téter le sang,
 Monstre, bête ou sorcière au laitage indécent,
Cette femelle-là les fera fonder Rome.





Matmatah - Derrière ton dos - Vieilles Charrues... par deepexperience

29 commentaires:

  1. Aussi constante dans tes harangues électrisées, que tu ne te complais dans des chimères! Ton poème est revigorant pour celui et celle qui n'est pas dupe!

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    1. Tu viens de résumer mon fond de commerce en deux expressions, quelle sagacité!

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  2. Duppy Conqueror

    Bel Hommage.....

    http://www.dailymotion.com/video/xjy315_noir-desir-aux-sombres-heros-de-l-amer_music

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    1. Hello et bienvenue Duppy, sans rancune, la rage blessée de Bertrand Cantat et ses acnéïques revendications, atteindre la maturité en art c' est de l' art mort, le rock doit être une crise d' adolescence, la poésie aussi.

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  3. Oh! Je ne connais pas ce groupe? Ça sonne pas mal du tout. Merci. Je crois que mon langage pictural me coupe des mots. J'ai lu et ça coule mais mon petit pois de cerveau ni comprend rien. Que des couleurs qui apparaissent ou des images à peindre. Une colère contenue, déposée sur des marche en marbre afin que les plus pompeux s'enfarge dessus, en se cassant la clavicule. L'offrande grenade. Voici le nom de ta toile. Bise sœurette. xxx

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    1. Ce sont des Bretons rageux comme on les aime, on ne les entend plus depuis qu' ils ont été mis à l' amende à cause d' une chanson sur le pétard, " apology", comme si les rockers carburaient à la tisane ordinairement, bref...Ton cerveau de poids a très bien compris au contraire, c' est juste que tu n' es pas concernée par cette mise à mort, normal, tu n' es pas un ex :)

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  4. Bonsoir Isabelle,

    Un beau poème...Diantre tu es inspirée...
    La Révolte viendra de la Mer dont le roulis des graves annonce la tempête...

    http://www.youtube.com/watch?v=gI3NjxnBCoI

    Poétiquement,

    Maxence

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  5. La mer, cet abîme du bas, je préfère te suivre dans les abîmes du haut, toi aussi tu es inspiré poète voyageur, merci pour cette symphonie scandinave, il est vrai que toi aussi tu es plus proche du nord, je t' embrasse.

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  6. A chacun ses fonds de commerce mais mis à part le style je pense que nos rages inspirées ont bien souvent les mêmes dénominateurs :)

    Bravo en tout cas, certains se voient rhabiller chaudement pour l'hiver.

    A bientôt

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  7. Ha haha! Encore un service qu' on leur rend!

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  8. Orfeenix ou la reine des gaffeuses ! Ah, ah, ah ! Tu m'appelles ?

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    1. Quelle abrutie! Je t' appelle ce soir mon chaton, là je file sous la douche et je fonce éduquer la France de demain! Bises mon enfant!

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  9. Les enfants sauvages sauvés de leur état primaire par une louve non moins sauvage, mais nourricière (Même si Romulus fondera Rome sur le sang de Remus…) est un thème passionnant !
    Et là où la langue latine est coquine, c’est que le terme lupa, qui peut se traduire par louve, peut également signifier prostituée…
    Alors si les loups aux aspirations d’hyènes, adorant la putréfaction et s’y complaisant, ont besoin de cela pour être plus humains, rendons à la mère prostituée des fondateurs de Rome ses titres de noblesse… ;-))
    Et les idées médiévales, même de certains docteurs de l’Eglise en matière de prostitution, ne sont pas forcément obsolètes et dénuées de sens : au Moyen Âge, Saint Augustin disait « Supprimez les prostituées, vous troublerez la société par le libertinage. » ; et plus tard saint Thomas d’Aquin déclarait : « Retranchez les femmes publiques du sein de la société, la débauche la troublera par des désordres de tous genres. Les prostituées sont dans une cité ce qu’est le cloaque dans un palais : supprimez le cloaque, le palais deviendra un lieu malpropre et infect. »

    Et quelle évidence de force et de génie dans ta poésie –source d’inspiration et si bien inspirée…–, grande sœur !
    Baisers de cœur
    Julien (louveteau-frère)
    http://www.hors-de-ce-monde.blogspot.com/

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    1. On se connaît bien mon petit frère poète , depuis longtemps, et même depuis toujours sur cette petite fenêtre ouverte sur l' infinie, oui je suis très sensible à tout ce que tu évoques, comme tu peux l' être à tout ce qui concerne l' adoption, allons y , je t' ai fraternellement adopté, tu le sais!

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  10. Labyrinthique.. c'est bon de se perdre un peu.. de toute j'ai pas envie de trouver la sortie. Je cherche dans mes vieux airs et mes rèves décoiffés, ce qui pourrait me faire comprendre les raisons de mon statut de bipède intermittent.
    Puis je me cogne à quelques mots.. "murènes", "mutin", "laitage", "butin", "femelle".. je pense à quelques couplets de Murat.

    Ceci dit, n'étant pas du tout cunibilingue, la langue bifide laisse rêveur.

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  11. Charlu tu as perçu toute la tendresse que je peux avoir pour le prototype de mon compagnon, un peu artiste , mi farfelu, inadapté et l' autocritique que je peu faire de mon langage si féminin, mi sylphide, mi perfide...Je vous aime mes lecteurs qui me dites ne rien comprendre en me donnant des explications limpides.

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  12. Pourquoi les marins d'eau douce préfèrent-ils le chant des sirènes? Oublient-ils qu'elles ont des griffes acérées et que leur souvenir finit par disparaitre?

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    1. Je suis sûre que tu es une sirène aux ongles de nacre que l' on n' oublie pas, au fond je les aime bien ces marins d' eau douce, je suis juste parfois un peu fatiguée de les remorquer jusqu' au rivage, surtout que je ne nage pas très bien, ayant les fesses trop lourdes pour mes petits bras :)

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    2. Il y a la panse et le verbe penser. Ça ne va pas ensemble Sadaya. Deux fonctions différentes.

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    3. Et il y a ceux ou celles qui se dépensent...Bises au passage ma petite sirène du Saint Laurent.

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    4. Je ne pense pas être sirène, ou j'ai pu l'être un temps. Je ne chante plus pour attirer le voyageur, et je n'aime pas retenir de mes griffes l'homme qui rêve à d'autres horizons. Je rejette à la mer ces naufragés qui en demandent plus qu'ils n'en donnent. Pourquoi les remorquer jusqu'au rivage? Je veux être la femme qui prend la tête du navire et qui va explorer de nouvelles contrées...

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    5. Tu m'amènes!!?!? Je me sens un peu vieille pour les grandes explorations mais on fera de si belles photos.

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    6. Vous me raconterez, je préfère le plancher des vaches perso!

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    7. Famille de marins oblige. Je suis dans la lignée des capitaines Gauthier, moi c'est les avions qui me fout la trouille. Mais en bonne taureau, le plancher des vaches c'est le summum de l'aventure. :D

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  13. Voilà qui est très sage, elles sont formidables ces petites jeunesses, pas comme leur aînée qui n' a aucun bon sens, pas même celui de l' orientation, si j' avais pris la tête de la Santa Maria, on n' aurait pas découvert l' Amérique de sitôt...

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  14. Ouh, ce mois de novembre tu envoies du lourd ! Quand je disais que tu étais prolifique...

    Ce poème m'en rappelle un autre, "Les Conquérants", et pour ce qui est du ciné c'est à "Aguirre, der Zorn Gottes" que je pense !

    Tu me donnes envie de partir errer, en guenilles, sur mer ou ailleurs...

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    1. Je suis complètement fan de Werner herzog qui en effet avait un faible pour les loups solitaires et conquérants, dont Nosferatu, encore un suceur de sang, excellente référence, j' aurais dû y penser!

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  15. Duppy Conqueror

    La poésie n'appartient à personne, encore moins à son auteure,...comme me le faisait remarquer ma prof' de français en seconde avant de m'exclure de la classe....

    Lupa ...Lampedusa...barques....vendeurs d'espoirs..." Ces détrousseurs de morts avides de butin"....cadavres....Rome...Europa...La Promise....
    Je ne lis aucun commentaire qui rejoint ma lecture..normal...

    http://www.youtube.com/watch?v=MPWs1qY6gdQ

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  16. Intéressante citation, par contre je suis une prof de français plutôt démago et les élèves originaux ne sont jamais exclus et sont bienvenus chez moi...
    Il faut savoir que ce site est filtré et que je n' autorise que des amis avérés ou potentiels, les commentaires sont donc le reflet de complicités personnelles car la plupart n' aiment pas la poésie et encore moins la mienne, ringarde et hermétique, et je l' assume tout à fait!
    Un poème est vivant et respire grâce à d' autres lectures, tu viens de lui donner une bouffée,merci. Quant à comme un guerrier, je me suis ridiculisée à la mimer devant la glace quand d' autres s' excitaient sur des guitares invisibles tellement elle me plaît.

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