
La terre n' est pas tendre à ses intermittents,
Les parieurs du hasard sur des roulettes russes
Défiant les blizzards au nom du roi de Prusse,
Tambours guère battants de troisième mi-temps...
Les manches rapiécées, nonchalamment ils errent,
Sourires mal rasés aux bouches assoiffées,
Un visage d' enfant aux rêves décoiffés,
La larme au coin de l' oeil, fredonnant de vieux airs.
L' attente a délaissé les pics de leurs rivages,
Entre deux vins, deux mers, deux destins , entre deux.
Au littoral jonché de cadavres hideux
Nulle voix égayée n' annonce d' arrivage.
Nul cor ne retentit pour ces loups solitaires,
Hors le cri abyssal de murène, peuplé
De sirènes de grotte aux antres décuplés,
Sanctuaires scabreux, sulfureux presbytères...
Ces détrousseurs de morts avides de butin,
Leur trésor momifié s' est mu en boue liquide,
Prisonniers de harpie à la langue bifide,
Ils hâtent leur naufrage en se croyant mutins.
Alors échoués,détruits n' ayant plus rien d' un homme,
A d' anonymes seins ils vont téter le sang,
Monstre, bête ou sorcière au laitage indécent,
Cette femelle-là les fera fonder Rome.
Matmatah - Derrière ton dos - Vieilles Charrues... par deepexperience