Delvaux: Vénus endormie
L' absence épanouit la nuit de la distance,
La main ne palpe plus que contours atrophiés,
Le regard s' asphyxie d' illusions déifiées
Dont l' être a imprégné sa mâle persistance.
Maladie sans remède aux voulues surdités,
Le manque est un mystère méconnu des mages,
Affamé de chimères, rassasié d' images,
Nourri aux spires de sa propre absurdité.
Les disparus d' ici, fantassins des ailleurs,
En duels déloyaux contre eux se font la guerre,
Les amants délaissés, les aïeux de naguère,
Au lettres humectées par des mots mitrailleurs,
Où s' en sont-ils allés, vers quelles quêtes vaines,
Comment n' ont ils pas vu la bouche qui hélait,
Entendu les secrets que des lèvres scellaient?
Ils traînent aux enfers leur pesante déveine.
Ce qui se lie à terre au ciel n' est pas délié,
La marque de nos liens s' imprime dans nos chairs,
Peut on compter pour rien ce qui valait si cher,
Déchirer tant de pages de nos peaux reliées!
Honnie soit la vieillesse que plus rien ne tente,
Si aucune lumière ne teint l' horizon,
En ce marasme obscur où nous nous enlisons,
Surtout ne pas partir mais préférer l' attente.
Tu ne chômes pas, dis donc, et tu publies à un rythme régulier !
RépondreSupprimer"La mort sera seulement notre absence." Hervé Bazin.
Une absence...je ne connaissais pas cette définition, mais comme toujours, il en est de plus sereines ou de plus douloureuses, comme le suicide, bien amicalement..
SupprimerTa langue s'enroule si bien aux glands de nos pensées que nous y reconnaissons toujours des sens empirés ou imaginés...
RépondreSupprimerTon talent magnifique est toujours intact, comme la beauté de chaque jour qui revient encore et encore. Besos ma belle ♥
Merci pour ta fidélité, l' empire des sens , c' est une forme de pouvoir pacifique, je la revendique!
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RépondreSupprimerSur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffées d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes raisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Paul Eluard, Poésies et vérités,
Bonsoir Isabelle,
Ton poème est plein d'images...Comment ne pas s'y reconnaître dans une strophe, un vers, une tournure...il laisse la place à l'imagination, à l'intertextualité...au rêve...Et s'il n'y avait d'absence que dans la langueur des retrouvailles...?
Poétiquement,
Maxence
Merci pour mon poème emblématique, le dernier quatrain pourrait être la devise de tous les poètes.Quel bonheur d' avoir enfin pu te lire, à nouveau, je te redis ici à quel point tu m' as manqué pendant ce voyage initiatique et nécessaire,tu as tellement besoin d' espace, mais je suis heureuse que tu fasses un peu escale, merci d' être là.
SupprimerAh! Non... c'était vraiment trop long. Je déteste les séparations. Comme je boude, je colle des araignées... je vais mal. (air mélodramatique) Je suis heureuse de tes mots et de ton retour. Bisous sorcière que j'aime.
RépondreSupprimerMa chère Rouge, âme d' artiste sensible et tendre, violence et foudre, pardon pour tant de pointillés, je suis happée par de nouveaux rythmes, mais rien ne change de ce que l' on aime vraiment.J' ai vu qu' on ne peut plus te commenter, cela m' afflige, j' aime ces dialogues, si tu n' habitais pas si loin, j' accourrais pour te voir.
SupprimerCette distance me pue au nez. Tu serais la bienvenue chez moi et je suis plutôt sauvage en général. Pour le tempérament, je suis taureau donc parfois je vois rouge quand on abuse en m'agitant la cape sous le nez. J'encorne et je me calme. Je suis un volcan, je boue et j'implose puis explose. Impossible de faire autrement. Je t'embrasse.
SupprimerEt moi je suis un petit cancer qui marche en diagonale du fou, je m' entends très bien avec les porteurs de foudre, moi qui n' aurais jamais les couilles d' être un Prométhée...
SupprimerBonjour orfeenix et j'ai lu et relu et j'y vois la rapidité des décisions et lorsque c'est l'ultime qui nous titille, lorsque la vie ne représente plus rien qu'une souffrance... comment comprendre le passage à l'acte tout en respectant ce choix ? L'attente dis-tu ? Comment faire disparaître les idées noires enlisées dans la vase de la douleur ?
RépondreSupprimerA bientôt
On s' est comprises, et tu as autant de non réponses que moi! C' est pour eux, il faudrait qu' ils soient plus patients, le suicide est juste une erreur de temps, quand je suis désespérée, j' attends d' espérer, c' est un conseil solidaire de malade.
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RépondreSupprimerPS : paul éluard, le comble de la niaiserie poétique, avec Prévert, beurk !
RépondreSupprimerToujours contre le pour et pour le contre, je n' ai jamais pu lire Barbara sans pleurer ( le poème , pas ton idole!)
SupprimerTrès beau poème, chère Orfeenix! Très profond et super bien écrit! In fine, chacun(e) porte sa croix mais c'est mieux que rien qu'il y ait de la consolation!
RépondreSupprimerCela vaut tout même, tant de consolations de l' exil nous sont offertes, l' art de créer et l'art d' aimer entre autres!
SupprimerTant qu'ils nous l'espoir de resurgir, les absents ont raison jusqu'à preuve du contraire!
RépondreSupprimerTu as raison, ils sont présumés innocents! Bisous mon cher absent!
SupprimerBisou aussi ma Chère Absente. Il y'a un bail que tu étais absente ou moi , ce qui est pareil. C'est vrai loin des yeux , loin du cœur dit-on! Mais Isabelle tu es, Isabelle tu restes dans nos cœurs, par Thor et par Fréya disent les vikings ou les danois!
SupprimerQuand je ne suis pas assez présente, je dis pardon!
SupprimerMais la lumière doit venir de son intérieur, l'attendre n'est-ce pas aussi l'éteindre définitivement?
RépondreSupprimerLes absents ont toujours raison sauf quand ils tardent trop à revenir...vers cette lumière.
Toujours autant de graines d'images jetés dans nos rêves et nos imaginations à deguster.
Tout à fait , l' absence prend le risque de l' oubli.
SupprimerPaul Eluard Beurk ? Jacques Prévert Beurk ? Brebis Gall Beurk !
RépondreSupprimerIl ne sait pas toujours ce qu il dit mais il a du coeur le bougre...
SupprimerAh! Il a la langue fourchue mais du cœur la peste, bien vrai.
SupprimerOn l' a compris, nous !
SupprimerJ'étais absente ici et pourtant je ne pense pas avoir eu raison de me tenir si éloignée! Mon retour me permet de découvrir deux poèmes au lieu d'un... Quel plaisir!
RépondreSupprimerCe qu' il y a de bien avec nous c' est que nous savons que nous sommes bienveillantes ce qui laisse la liberté d' aller et venir comme bon nous semble.
RépondreSupprimerIl est bien vrai même si je m'ennuie quand vous n'êtes pas là, mes sœurs. Vous m'empêchez de faire des mauvais coup. Gnac! Gnac!
SupprimerMoi j' adore tes mauvais coups!
SupprimerMe suis trompée de billet tiens mais pas grave! :)
SupprimerAh mais tu me plais toi!
Supprimerles quêtes sont toujours vaines. c'est ce qui fait leur charme...
RépondreSupprimertout est histoire de fascination, en fait...
Mais moi j' y crois aux quêtes qui me fascinent!
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