mardi 14 mai 2024

L'inelligence artificielle mord déjà la poussière

 enluminure

 

 Enluminure d’un manuscrit de Bible française (Codex Vindobonensis), vers 1250 (Bibliothèque nationale autrichienne, Vienne).

 

 

Qui pourra recréer L'aurore et la ténèbre,

Le jour épanoui au zénith flamboyant,

Le crépuscule sang,chien et loup aboyant,

Annonciateur nocturne en sa marche funèbre;


Qui pourra dessiner le tissu morcelé

Du grand manteau criblé de la voûte stellaire,

Ocellé d'yeux dorés des astres gémellaires,

Lucioles dans les cieux, bougies amoncelées.

 

Pourra-t-on séparer l'océan de la terre,

Apposer la frontière entre la flamme et l'air,

Imposer le solide à de fluides  éthers,

L'immensité liquide aux vapeurs délétères.

 

Quel Verbe nommera chacun des animaux,

Sa forme ou sa couleur,la variété sublime,

L"immense,le moyen, le tout petit, l'infime,

Les splendides ou laids, étranges, anormaux.

 

Quiconque sinon Dieu aurait conçu un homme,

L'eût tiré de la boue, l'eût aimé jusqu"au bout,

Lui insufflant la force de tenir debout,

De résister parmi tant de bêtes de somme.




 https://youtu.be/wxBO28j3vug?si=mh0_McmIHtoB443g

 

 



dimanche 31 mars 2024

Caprices des déesses

 Histoire de la royauté dans le monde | Point de Vue

 

 Georges Gower, Portrait de la reine Elizabeth première

 

Sa Majesté se croit déjà reine des lieux,

Dans chacun des domaines déjà elle s'ose,

Déjà elle s'insère et se métamorphose

Risquant une overdose elle brave les cieux.


Sa majesté se croit une libératrice,

Ecrivant dans les traces des vrais écrivains,

Peignant ses longs cheveux et croyant qu'elle peint,

Sa majesté renie son rôle de matrice.


Sa majesté nous lasse au lieu de délasser,

Ses revendications d'un niaiseux féminisme,

Entre son sexe faible et l'homme créent un isthme,

Que même un fier corsaire peine à dépasser.


Sa majesté s'incline et se sait bien petite

Devant l'unique Verbe dont elle est l'objet,

Un complément minable, inutile sujet,

Qui espère du ciel devenir la pépite.

 




lundi 12 février 2024

Ce que l'on envoie valser

 Félix VALLOTTON (1865-1925), La Valse, 1893, huile sur toile, 61 x 50 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel

 

Felix Valloton: la Valse

 

 

 Cet air ne pourra jamais sortir de ma tête,

Lors de notre rencontre, il faisait presque nuit,

Nous allions toi et moi étirer notre ennui

Attirés par les feux de fatidiques fêtes.


Lors de notre rencontre il faisait presque nuit,

 Que des soirs enchanteurs aux matins de défaites,

Attirés par les feux de fatidiques fêtes,

C'est le vin qui réjouit, c'est le devin qui nuit.

 

Que de soirs enchanteurs aux matins de défaites,

Quand les lits sont défaits lorsque sonne minuit,

C'est le vin qui réjouit, c'est le devin qui nuit.

Comme ils sont douloureux les décrets des prophètes.


Quand les lits sont défaits lorsque sonne minuit,

Sonne le jugement des dernières trompettes;

Comme ils sont douloureux les décrets des prophètes,

Dans les vapeurs d'alcôve l'amour s'est enfui.