
Mon être, ô ma beauté, façonné dans la boue,
Toi la branche affiliée au tronc qui est ta souche,
Toi l' astre déclinant qui pour naître se couche,
Satellite alité, le ciel te tient debout.
Que glapissent les cris exerçant leur violence,
Que fouaille l' épée du mensonge asservi,
Que la haine vomisse le faux aux parvis,
Sans cesse ta genèse à la splendeur relance.
Tu me suis aux Enfers, intelligent Orphée
Je suis née de ta côte, compagne de lutte,
Ton chant de ralliement s' échappant de ta flûte
M' a tirée du néant, du poison de Morphée.
J' espère que l' aspic écrasé par la Dame,
Sonnant la mort des corps, ô cor de Jericho,
Envoyant au désert des boucs, des bourricots,
Ne soupèse pas même une pelletée d' âmes.
Le pardon est acquis à qui donne sa part
De ce qui s' est promis parmi les hémisphères,
De ce qui est remis sans jamais satisfaire
L' envie des fins de vie ou des nouveaux départs.
Aux temps des démissions, à qui donc se fier?
Que croire , que penser, quand les heures s' agitent,
Où vont les rémissions, qui m' offrira un gîte,
Sinon tes gigantesques bras de crucifié?
"La Mère se tenait douloureuse,
Près de la Croix, baignée de larmes,
Là où pendait
Son Fils."