
Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu' ils font
Qui donc aura l' idée de ce que pèse l' âme,
Existence du corps ,essence de la chair,
Substance usée honnie de tous nos êtres chers,
Du suc d' homme goûté aux gouttes d' eau des femmes.
Si je t' eusse crée pour qu' à la fin tu susses,
Combien je sacrifiai ma déïfique moëlle,
Combien je retraçai sur la terrestre toile
Des calices de sang qu' inconsciemment tu suces,
Peut-être eussé-je au Mal accordé mon pardon.
Mais je subodorai l' ignorance enfantine,
Le coupable abandon des chapelles sixtines,
En espérant le lys au milieu des chardons.
Je ne t' en veux pas plus qu' une mère à son fils,
Reniant sans y songer les voeux de son baptême,
Je souffrirai l' affront de tous tes anathèmes
Pourvu que le vrai jaillisse des orifices.
Si la bouche se tait,que les pierres s' écrient,
Jamais un seul iota ne doit être changé,
Par delà les famines , les hosties mangées,
Qui veut rester vivant relise les écrits.