samedi 18 février 2017

Inquisition,perquisition, réquisition.





La dèche, Félicien Rops ( exposition le nu féminin au château musée de Nemours)

Le transport hors de soi rythme-t-il le sabbat
Des faunes possédés ,des vicieuses sorcières?
C'est le piège sournois des sombres souricières,
Sur une sage proie ce rapace s'abat.

La transe du chamane en fait-elle un prophète?
Ses vapeurs embrumées hument le sfumato
De l'au delà céleste aux éternels châteaux,
Pourtant longs les sanglots des lendemains de  fête.

Quel est ce vieux démon qui mon âme possède?
Comment puis-je extirper l'inextricable boule,
Ce paquet de terreurs, cette moqueuse houle,
Forcé, violé, détruit, mon être à la fin cède.

A tâtons j'explorai d'immoraux univers,
A pleines mains j'étreins ma croix de rouge rage,
J'ai saigné tant de pleurs en mon encre d'orage,
Et cherché tant d'issues dans de sinueux vers,

Mais pour toujours se rit la grotesque armada
Des intimes laideurs dont ma lignée a honte,
Toujours se dresse en  juge en sa toge de ponte
L'infâme index puissant du fier Torquemada.





18 commentaires:

  1. Toujours saisissants et profonds tes mots jalonnés de soubresauts de ton âme révoltée mais ton coeur lucide et grand se rassérène pour dire que la fin ne justifie pas les moyens et tes vers suivants me subjuguent:
    "J'ai saigné tant de pleurs en mon encre d'orage,
    Et cherché tant d'issues dans de sinueux vers..."
    Merci Isabelle, ma grande amie
    Bises sincères

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    1. Mon cher Bizak, merci de ta fidélité si compréhensive, je trouve que je ne suis pas une très bonne amie, toujours en pointillés ou en points de suspension, mais j'aime les âmes droites et bonnes comme la tienne, je les envie aussi, je ne sais pas si la révolte est un bon moteur, se résigner a été galvaudé, mais c'est ce qu'il me faudrait, ta sagesse poétique, voilà ce qu'il me faudrait!

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  2. Il te faut un bon inquisiteur, ma très chère possédée ! Quoique non, je t'aime mieux habitée par le démon et habitée par ta poésie habitée. Ah, cette femme, le génie la bite...

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    1. Magnifique Marginal, voilà, c'est de la possession, en effet je la remplace par d'autres plus amusantes, ma nature a horreur du vide, ton humour aussi est un grand remède aux grands maux.

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  3. PARTANCE

    Sans peur et sans regret, tourner enfin la page,
    Claquer sans retenue la porte du passé ;
    Et d'un revers de main pointer d'autres rivages,
    Naviguer, s'envoler sans plus se retourner…
    Ailleurs, chercher là-bas de nouvelles formules,
    Renaître constamment au gré de ses envies
    Initier le nouveau d'aubes en crépuscules,
    Oublier ce qui fut pour vivre d'autres vies...

    Accoster, conquérir, confronter sa conscience

    Voir d'autres étendues, s'enrichir ou s'absoudre
    Et de cités en ports continuer sa route
    Ne rester nulle-part, cultiver l'impatience
    Incessamment partir sans chercher de réponse,
    Respirer puissamment au rythme de ce monde…

    Les Récits de Nulle-part.

    Bonsoir Isabelle,

    Je ne connais pas le contexte de ce poème, très joliment écrit, mais il faut parfois balayer d'un revers de main les doigts inquisiteurs, discuter, confronter les points de vue, communiquer et relativiser...En ce monde de communication tous azimuts, de l'instantanéité chronophage de toute liberté, parfois les meilleures respirations sont emplies de silence...

    Poétiquement,


    Maxence PRZYBOROWSKI


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    1. Une crise de folie Maxence, une de ces terribles crises nocturnes où l'angoisse me tord et agite de vieux fantômes en effet, ton poème et tes conseils sont des joyaux, je connaissais celui-ci qui figure dans ton recueil sublime, j'en espère d'autres, ici , ailleurs et nulle part, que le bonheur t'inspire.

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  4. Et toujours aucune nouvelle téléphonique de la reine tourmentée, je dirais même de la reine absolue du tourment ! La roue tourne, et bientôt, c'est seulement avec une table tournante que tu auras de mes nouvelles.

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    1. Je ne risque pas de faire du spiritisme, on est déjà quelques-uns dans ma tête, encore quelques esprits et il n'y aura plus de place pour se garer! Mais tu sais bien que je t'aime, et tu sais aussi qu'on ne sait pas se dire bonjour sans se parler trois heures!

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  5. Et pourquoi toujours conclure ces poèmes hors-normes avec ces musiquettes anglo-saxonnes ? Oh, Seigneur...

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    1. Je connais par coeur Brel, Brassens et Barbara entre autres mais leurs textes sont plus beaux que les miens, ce sont de vrais poèmes, pas des faire valoir! En plus je suis mariée à un musicien fan de rock anglo saxon, tous les soirs j'entends des Beatles, des Beach Boys, que sais-je, il faut reconnaître que Shakespeare, les préraphaélites et le rock réconcilient avec les ennemis de Jeanne d'Arc..

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    1. Ils sont partout même chez Mozart, tu as vu la Flûte enchantée?

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  7. Ce coup-ci, je me suis fait avoir, c'était en français...mais, c'est si pauvre par rapport à tes écrits...

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    1. C'est juste une touche mélodique au nom de la synesthésie, les chanteurs français n'ont pas cette rage quasi surnaturelle de la révolution culturelle de 1969, je ne la respecte pas mais elle est fascinante.

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  8. Très bel hommage à toutes les victimes des abominables inquisitions qui accusent-car toujours d'actualité-le beau et le différent de sorcellerie!

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    1. Mokhtar tu me prêtes avec élégance une noble cause quand je ne me bats que contre mes propres sortilèges, ceci dit la référence à la controverse de Valladolid est totalement assumée, on ne chasse pas le diable dans l'innocence!

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  9. Mieux vaut le « transport » et la « transe », sans doute, que devenir un Torquemada ! Moi je suis un Torquemada de moi-même, je ne nuis pas aux autres, alors je suppose que j’ai droit à davantage d’indulgence…

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    1. Vous avez toute la mienne, avec de l'admiration qui plus est, car lorsqu'on est son propre tortionnaire, ce qui est la trame de ce modeste poème, on a d'autant plus de mérite à ne pas torturer les proches, c'est ce que j'expérimente douloureusement!

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Lâche toi de toute façon tu es modéré...