dimanche 8 janvier 2017

Doré sur tranche



Au nom d'Apollinaire et d'Otto Dix qui est le sujet d'une exposition parfaite à Colmar.



C'est à l'orée du ciel entre pastel et tripes
Que ta promesse étrange enfin t'assassina,
Le réseau des tranchées aux veines dessina,
Sur ton âme immolée une ibérique grippe.

Mais pourquoi t'enrôler en tragique héros?
Ne savais-tu donc pas qu'aucun crime ne donne
La pure rédemption qui à jamais pardonne
De renier son nom pour finir numéro.

Germain, cousin, d'ici, d'ailleurs ou de Paris,
Si la haine t'emplit tu te trompes de guerre,
Médite les maudits aux mystérieux paris

Dont regorgent les stèles des gris cimetières.
Contemple un orphelin ou une veuve aigrie
Car seules les gargouilles de la mort se rient.




Otto Dix: Ecce Homo.



15 commentaires:

  1. C'est pas demain la veille qu'on me verra enrôlé, moi ! Et si mon âme s'immole ce sera pour ta poésie.

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  2. J'oubliais presque en écoutant cette Danse macabre : très bonne année à toi ! J'espère qu'elle te comblera de joie en ton récent et glorieux hyménée et partout ailleurs.

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    1. Eh bien tu auras bien raison, je fus stupéfaite en apprenant que ces deux âmes d'élite avaient été l'instrument de leur propre martyre, quelle cause justifie un tel sacrifice? Garde ton bon sens, tous mes voeux également et que cette année permette peut être notre rencontre, j'aime bien connaître mes amis pour de bon.

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    2. Oui, je n'ai jamais rencontré aucune de mes quelques connaissance virtuelle, mais avec toi c'est différent, cela ne me dérangerait pas et me ferait même plaisir ! Question de géographie...

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    3. Ah, voilà une réponse sans détours comme je les aime!

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    4. *de mes quelques connaissances virtuelles

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  3. Par tes mots tu as su peindre l'homme dans ses exactions, sa solitude, ses traumatismes. Otto Dix était un dégénéré pour le nazis, parce-qu’il peignait juste. Merci pour ton poème qui parle juste comme tu as toujours su faire parler les mots. Bisous poétesse

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  4. Mon fidèle Bizak merci pour ce commentaire qui me rassure, tu pardonnes à mes failles, je t'embrasse!

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  5. Une forme toujours impeccable, c’est corseté à la perfection ! Apollinaire est mort jeune, ça contribue à son aura de poète. Il aurait peut-être fini à l’Académie… Mais votre poème m’a fait réfléchir. C’est dur de séparer une œuvre d’un destin, les deux sont inséparablement liés, c’est ce qui fait la « tragique » beauté de l’existence.

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  6. Cher Laconique, merci de venir , vous touchez un point sensible, je me suis longtemps prise pour un maudit mais je n'ai plus l'âge de mourir jeune, insuffisance de talent oblige.Bien à vous.Isabelle.

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  7. Comme d'habitude, tes sublimes vers remuent les certitudes les plus ancrées dans la confortable paresse des clichés. Et si le tragique-notre lot-était l'aune qui sens (dans la double acception) donnerait à l'envergure épique de notre passage sur Terre?

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    1. En effet nous sommes des personnages tragiques, nous savons ce que pèse le destin et ne pouvons nous contenter des lots de consolation que proposent les banquiers, les politiciens et les usuriers avec leur attirail de produits surtaxés, continuons notre combat qui fait couler de l'encre et non du sang.

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  8. Juste une petite visite, faisant une pause de mes activités habituelles ;) J'adore cette danse macabre de Saint-Saëns, comme toi, pimpante et lyrique ! Besos ♥ Jack

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    1. Besos mon Jack, et bonne pêche dans tes activités habituelles!

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  9. J'ai chanté cet air, oui, il en existe une version avec texte...

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