samedi 17 septembre 2016

Bohême



Waterhouse: Adonis




Revêtu de haillons, les lacets lacérés,
Un iris étoilé,l'autre orbite lunaire,
Le cuir serrant de près tout un réseau de nerfs,
Voici l'homme cet astre aux rayons acérés.

J'eus beau héler l'alerte, humble oie du Capitole,
Malgré les incendies il faut capituler,
Quand l'alerte héros, unique à postuler,
S'en vient superbe et nu ,ceint d'une rouge étole.

Comme l'oiseau ailé se pavane en sa roue,
C'est l'athlète huilé qui parcourt une arène,
Un chevalier sans peur aux genoux de sa reine,
Un pirate vainqueur poing levé à la proue.

Son visage est taillé dans un granit hors d'âge,
Il bande un arc d'un doigt, sans effort, détendu,
Par lui l'eau s'est fondue, l'ennemi pourfendu,
La blessure  guérit sans onguent ni bandage.

Car la femme est la cire et son homme est le sceau,
Sur la substance molle il appose l'empreinte,
Son effigie jadis sur son âme fut peinte,
Ses bras forment l'ovale de son seul berceau.