Von Stuck: La Chasse sauvage
C'est l'intervalle long dans le ciel alangui.
La langue du soleil se tire au crépuscule;
Cicatrice nacrée, horizon minuscule,
Tapie dans les confins la lune se languit.
Le sang se remémore les anciens carnages
Bouillant comme un damné aux arènes du
ciel;
Sur fond de toile pâle, le point essentiel
De la chute des temps suit sa course
sauvage.
Le Chaos explosif s'apprête à procréer;
C'est l'heure du magma où s'enfouissent
les choses,
D'occultes possédés font des
métamorphoses,
Les âmes exhumées aiment à maugréer...
C'est l'heure qui enfante au corps
des fleurs de pierre,
Pendant ce brouhaha gémissant et rieur,
Des larmes de granit figent à l'intérieur
Les tripes pétrifiées étouffées sous le
lierre.
La narcissique mort, miroir enraciné,
Projette son éclat sur la chienne qui
chante:
"Je suis l'énigmatique sphinge qui te hante
J'ai dans l'antique nuit ta trace dessiné."
C'est l'intervalle long dans le ciel alangui!! Puisse n'y être qu'un intervalle, avant que la chape de plomb ne tombe définitivement sur nous les malheureux bipèdes qui ne savent que s’entre-déchirer comme chien et loup.
RépondreSupprimerJe comprends Isabelle, ta douleur dans ces mots qui j'espère seront comme un catharsis qui apaisera nos âmes endolories. Merci Isabelle pour tes mots qui sont toujours empreints de sagesse, de sincérité de franchise. Je t'embrasse.
Je t' embrasse aussi mon cher Bizak, c' est vrai que nous marchons sur la tête par ici, j' espère qu' au moins nous avons les pieds au ciel!
SupprimerJe suis heureuse de partager avec toi la passion de l' être humain et le respect de son infinie dignité quand il ne se conduit pas comme un animal.
Éh ben ! Tu envoies du lourds en ce moment, tu es inspirée : tu es revenue en force !
RépondreSupprimerC'est très propre tout ça : ce dernier poème a des accents parnassiens dans sa perfection formelle et son sujet.
Merci Marginal, je suis nostalgique du Parnasse et l' adjectif " propre" ne coule pas de source en ce qui me concerne alors je prends!
Supprimer« C’était l’heure tranquille où les lions vont boire… » Le crépuscule a inspiré des beaux poèmes, c’est une heure spéciale, figée, on ne sait pas si c’est la mort ou la naissance de quelque chose… Votre vision du crépuscule est incandescente, ça me fait penser à une sorte de sabbat.
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire, avec le mot sabbat,vous n' êtes pas loin, il y a toujours de la mystique dans l' air, à bientôt!
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